Violence dans le foot amateur : des sanctions exemplaires pour un fléau croissant
Condamnation pénale, interdiction de stade. Face à une violence grandissante dans les stades de foot amateurs, justice et faîtières semblent durcir les sanctions. "Il est temps de faire des exemples", soutient l’Association Valaisanne de Football (AVF).
Justice, clubs et associations s’activent pour éradiquer la violence dans les stades de foot amateur.
L’actualité semble en tout cas le dire. Le FC Vétroz l'annonce cette semaine. Trois spectateurs ont été condamnés par la justice valaisanne. Ils avaient agressé un entraîneur lors d’un match de juniors D en octobre 2023. Les accusations retenues : voies de fait, diffamation et injure.
En plus des sanctions pénales, ils se sont vus interdire l’accès aux installations sportives du club. Une extension de cette interdiction au niveau national est à l’étude. "Parce que ça ne peut plus durer", martèle l'avocat Sébastien Fanti, chargé de l'affaire. "Le foot devient le théâtre d'une agressivité que je n'ai jamais vu dans d'autres sports."
Un phénomène global de violence
En effet, ce cas s’inscrit dans un contexte plus large de recrudescence des actes de violence dans les stades. "Si les incidents ne sont pas plus nombreux, leur gravité ne cesse d’augmenter. Les cas deviennent hebdomadaires dans les équipes juniors", admet Philippe Moser, chef de la communication au sein de l’Association valaisanne de football (AVF).
Au moment d'analyser les causes de ce fléau, le responsable pointe surtout du doigt un phénomène de société néfaste, induit par les parents et entraîneurs qui entourent les jeunes équipes. « La violence est inadmissible, en particulier quand elle concerne les clubs juniors », déclare-t-il. Dans son communiqué, le FC Vétroz indique d'ailleurs qu'un soutien psychologique de Patouch avait été mobilisé pour les enfants présents sur le terrain durant l'altercation.
Des sanctions exemplaires dans le football
L’AVF voit donc d’un bon œil les sanctions sévères prises à l’encontre des fauteurs de troubles. Bien qu'elle n'ait pas compétence pour intervenir sur les événements hors du terrain, l’association estime que ces plaintes et décisions judiciaires pourraient faire jurisprudence et changer les mentalités. « Il faut pouvoir être drastique pour montrer qu’on veut aller dans un autre sens », soutient Philippe Moser.
L’Association suisse de football (ASF) n'est pas non plus en reste dans sa condamnation stricte des débordements. Dernier exemple en date le 20 septembre : un joueur du FC Noble-Contrée interdit d’exercer dans le football à n’importe quel poste, pour une durée indéterminée, après avoir agressé un arbitre sur le terrain.
Renforcer la prévention
Au-delà des sanctions, l’AVF s’active pour prévenir ces comportements. Philippe Moser précise que des chartes de fairplay existent déjà dans les clubs, mais que cela ne suffit pas à enrayer totalement le phénomène.
La faîtière encourage ainsi ses 68 clubs à prendre des mesures, comme le projet « parents fairplay », récemment lancé, qui invite certains parents à jouer les vigiles lors des matchs pour calmer les tensions et intervenir si nécessaire.