Val d'Hérens : un film sur la vie des alpages entre tensions familiales et traditions alpines
Un film sur la vie d'alpage tourné dans le Val d'Hérens. "La Poya" raconte l'histoire d'une famille rurale au cœur d'un drame familial. La fiction fait la part belle aux alpages et à celles et ceux qui les font vivre.

Un film sur la vie dans un alpage au cœur du Val d'Hérens. En tournage cet été dans la région d'Evolène, avec quelques scènes encore à faire cet automne, "La Poya" met à l'honneur les alpages et celles et ceux qui les font vivre. "C'était l'un des buts du film : montrer le quotidien des alpages", explique Adrien Moroge, chef opérateur du film.
La fiction brosse le portrait d'une famille rurale sur fond de drame familial. Le film raconte l'histoire de Norbert, éleveur de la race d'Hérens, et de ses enfants. Fatigué et affaibli après une attaque de loups sur son troupeau la saison d'avant, l'agriculteur fait appel à son fils Guy pour l'aider durant l'estivage. Mais, c'est sa fille Marceline que personne n'attendait qui monte à l'alpage et prend les choses en main.
Le film est centré sur Norbert, un éleveur emblématique valaisan. Il siège au comité de l'alpage, assure la logistique du pâturage, compose avec les règles sanitaires, les attentes du voisinage, les imprévus et les conflits.
"La Poya" met en lumière la relève difficile dans ce monde. Un père qui espère voir ses enfants prendre la suite, et d'enfants qui choisissent une autre voie.
Un film qui tord le cou aux clichés
L'éleveur croit particulièrement à une relève assurée par son fils. Mais, c'est l'énergie inattendue féminine qui finit par le surprendre. "Dans des professions très patriarcales, la relève peut venir de là où ne l'attend pas", résume Adrien Moroge. "Dans le film, Marceline ne pense pas au féminisme, à la misogynie, juste à vouloir aider son père", poursuit le chef opérateur de "La Poya". Il reconnaît que ce cliché autour de la succession, de la transmission, de la relève va faire réagir dans le film.
Tournée en immersion avec un casting mêlant comédiens et habitants de la région, la fiction puise son authenticité dans les gestes du quotidien : la traite, la montée à l'alpage, les réunions du comité, les repas partagés, les regards échangés dans le silence. "On est au cœur de cette activité de la race d'Hérens", se réjouit Adrien Moroge. "Les vaches à l'alpage et les bergers vivent leur vie. On a pu tourner le film avec des moments de leur quotidien", ajoute-t-il.
Le film sera prêt mi-2026. Il sera dans un premier temps visible dans des festivals et ensuite proposé à des chaînes de télévision, comme Arte ou la RTS.
La communauté du cinéma pour l'avenir
"La Poya" est portée par la Communauté du cinéma pour l'avenir (CCA), une association fondée en 2024 par la réalisatrice Diane Crettenand et Adrien Moroge. Elle soutient le cinéma suisse, en particulier les talents émergents. "Il y a un besoin dans le cinéma émergent de ressources, d'entraides, de lieux de tournage, d'équipements, de contacts", explique Adrien Moroge. "On a voulu créer une communauté, inclure des membres pour que ces derniers puissent utiliser ces ressources pour réaliser leurs projets", indique-t-il.