Une pluie d’étoiles filantes attendue dans la nuit valaisanne
La pluie d’étoiles filantes des Perséides atteindra son apogée dans la nuit du 12 au 13 août. Héritage d’une comète provenant des confins du Système solaire, ce phénomène céleste se reproduit chaque année à la même période. Explication avec l'astrophysicien José Rodrigues.

Chaque été, à la même période, la Terre entame une traversée singulière. Sur son orbite autour du Soleil, notre planète pénètre un nuage de poussières et de gaz laissé derrière elle par la comète Swift-Tuttle, dont le dernier passage remonte à 1992. Cette comète, immense boule de glace et de particules, décrit une orbite très allongée qui l’emmène bien au-delà de Pluton avant de revenir frôler notre étoile. En se rapprochant du Soleil, la chaleur provoque la sublimation de sa glace, libérant un sillage de débris. Lorsque ces fragments, parfois plus petits qu’un ongle, croisent le chemin de la Terre, ils pénètrent notre atmosphère à près de 60 kilomètres par seconde. Leur vitesse extrême, conjuguée à la friction de l’air, les embrase et les transforme en traînées lumineuses : les étoiles filantes.
Une mécanique céleste d’une précision horlogère
Le rendez-vous des Perséides ne doit rien au hasard. Les poussières laissées par Swift-Tuttle suivent fidèlement la trajectoire de leur comète-mère, occupant chaque année la même portion du vide spatial. La Terre, dans son voyage autour du Soleil, croise immanquablement cette zone autour du 12 août. "C’est un peu l’équivalent cosmique de traverser un nuage de moucherons en voiture", illustre José Rodrigues, astrophysicien à l’Observatoire François-Xavier Bagnoud. Les années sans Lune gênante, jusqu’à cent météores par heure peuvent illuminer la nuit. Cette fois, l’astre nocturne, encore gorgé de lumière, atténuera l’éclat des plus timides, mais les plus spectaculaires resteront visibles à l’œil nu.
Entre émerveillement et science participative
Observer les Perséides ne requiert aucun instrument sophistiqué : de simples yeux suffisent, pour peu qu’on se tienne à l’écart des lumières artificielles, idéalement en altitude, et qu’on laisse sa vue s’habituer à l’obscurité pendant une vingtaine de minutes. Le radiant, point d’où semblent jaillir les météores, se situe dans la constellation de Persée, juste sous le W caractéristique de Cassiopée. Au-delà du plaisir contemplatif, chacun peut contribuer à la recherche en signalant ses observations sur la plateforme Vigie-Ciel, permettant aux scientifiques d’évaluer les trajectoires et de localiser d’éventuels fragments tombés au sol. Ces météorites, bien que rares, constituent de véritables échantillons venus des confins du Système solaire. Le pic de la pluie est attendu vers 2 heures du matin, mais des étoiles filantes continueront à strier le ciel jusqu’à la fin du mois. "Et si vous avez envie de faire un vœu, ne vous en privez pas : c’est toujours bon de rêver", sourit José Rodrigues.