Une marche lente de Renovate Switzerland pour accélérer les choses
Une douzaine d'activistes de Renovate Switzerland ont procédé à une marche lente mardi soir à Sion. Un de leurs objectifs : dénoncer la lenteur gouvernementale face à l'urgence climatique.

La capitale valaisanne a été le théâtre d'une action des sympathisants pour le climat Renovate Switzerland ce mardi, aux alentours de 18h. Au total, une douzaine d'activistes ont participé à une marche délibérément au ralenti, entre la gare de Sion et l'Avenue du Ritz.
Par cette action, Renovate Switzerland souhaite d'une part dénoncer la lenteur du gouvernement face à l'urgence climatique. Son objectif, agir pour la rénovation thermique des bâtiments en Suisse. "C'est une mesure très consensuelle", explique Dylan Pouilly, porte-parole de Renovate Switzerland et présent lors de la marche à Sion. Et d'ajouter : "Seulement, le pays va tellement lentement que si on continue à ce rythme, peut-être qu'en 2100 on aura rénové toutes les passoires thermiques du pays, ce qui n'est absolument pas acceptable. Si on le faisait correctement d'ici à 2030, on diminuerait de 25% les émissions de gaz à effet de serre en Suisse".
Changement de mode opératoire mais même combat
Autre objectif auquel répond la marche lente, celui de soutenir Nicolas Presti, actuellement en détention dans le canton de Vaud pour avoir filmé une action de collage du rapport du GIEC sur la Chancellerie de Lausanne en 2021. Une sanction disproportionnée, selon Dylan Pouilly. "Il faut montrer à quel point c'est absurde. On est dans une situation d'urgence. Un Etat démocratique ne peut plus se permettre de poursuivre les personnes qui lancent l'alerte alors que ce même Etat ne fait rien pour protéger sa population", martèle le porte-parole de Renovate Switzerland.
Le groupe entend par conséquent faire passer un message clair. Pour y parvenir, le modus operandi a même été quelque peu modifié. La stratégie de se coller une main à l'asphalte sur un tronçon routier afin de bloquer le trafic, n'est plus à l'ordre du jour. Du moins, pour le moment. "Même si l'urgence ne change pas, il faut alterner entre les façons d'en parler pour s'assurer que l'attention reste", précise le responsable presse du mouvement. "L'idée, c'est que l'action permette de parler de l'urgence climatique", ajoute ce dernier.
Et sur la vingtaine de marches au rythme de l'escargot organisées en Suisse par Renovate Switzerland depuis juin dernier – celle de Sion étant la quatrième d'une série de neuf marches prévues en 10 jours en janvier –, quasiment aucun débordement n'a été relevé. A une exception près à Berne, selon Dylan Pouilly, qui explique que la situation s'était malgré tout calmée rapidement, grâce à l'intervention de la police pour venir en aide à la personne agressée.

Des actions légales
Si les marches lentes se déroulent généralement sans encombre, c'est parce que, d'une part, la police est mise au courant au moins 24 heures à l'avance du tracé de l'action. Les autorités ont donc le temps de s'organiser pour dévier le tracé, si nécessaire.
D'autre part, la population joue relativement bien le jeu, à en croire Dylan Pouilly. "La grande majorité du public qui assiste aux marches lentes est très neutre. Il est simplement preneur d'informations. On peut donc facilement expliquer les raisons de notre présence. Ce n'est qu'après que les gens se font un avis, en rentrant à la maison. Et puis, il y a aussi une partie qui nous soutient".
Après Genève, Morges ou encore Sion ces derniers jours, les marches lentes de Renovate Switzerland continueront de se dérouler tout au long de la semaine dans le reste de la Suisse romande.