Une édition anniversaire pour les CIME à Evolène, près de vingt ans après leur création
Un outil de sauvegarde de la tradition montagnarde mais aussi d'échange international: c'est ainsi que les célébrations interculturelles de la montagne d'Evolène voient leur mission.
Les CIME vivent cette semaine leur 10e édition. C'est en 2006 que la manifestation a été imaginée, pour marquer le 70e anniversaire du groupe folklore L'Arc-en-ciel d'Evolène. Les initiateurs "disent souvent que la première année, tout le monde a cru qu'ils étaient fous", s'amuse Edith Quinodoz, actuelle coprésidente du comité des CIME. Elle est aussi la fille de l'un des créateurs de l'événement, l'ancien directeur artistique du groupe Arc-en-ciel Eric Vuignier.
Le pari d'organiser un tel rassemblement à Evolène était risqué et "personne ne s'attendait à ce que cela marche aussi bien". Mais, au fil du temps, la manifestation estivale a gagné ses lettres de noblesse. Sa réputation dépasse aujourd'hui largement les frontières de la Suisse. Pour la première fois cette année, des participants viennent par exemple d'Océanie, avec le groupe de Papouasie-Nouvelle Guinée Opaina.
Rapprocher les populations de montagne
La Suisse, la Géorgie, le Mexique ou le Lesotho: 200 à 250 artistes sont attendus cette semaine à Evolène, venus des quatre coins du monde. Mais ils ont tous quelque chose en commun. "On est tous des porteurs de tradition et à ce titre, on est tous des passionnés", explique Edith Quinodoz. Ces populations ont aussi une admiration, mêlée de crainte, pour la montagne qui les entoure.
L'interview d'Edith Quinodoz:
Pour l'organisation, si la manifestation rencontre un tel succès, c'est parce que les "CIME ont la particularité d'être un porteur d'images très fort". "Les images de nos artistes sur la scène d'Arolla avec le décor naturel en arrière-fond ont fait le tour du monde", se réjouit Edith Quinodoz.
Reconnaissance de l'UNESCO
Paradoxalement, la reconnaissance a eu plus de difficulté à arriver en Valais et en Suisse. "Le folklore est un art populaire qui n'a pas de place, qui ne rentrait pas vraiment dans une case". De gros efforts ont été faits pour faire reconnaitre le travail qui est fait depuis près de vingt ans à Evolène.
Cela commence d'ailleurs à payer, se réjouit Edith Quinodoz. Le service de la culture a adhéré à une démarche d'inclusion du folklore dans la liste des traditions vivantes en Suisse et la commission suisse de l'UNESCO a accordé son patronage aux CIME. "C'est un énorme bond en avant dans notre mission de faire reconnaitre notre travail de manière plus large au sein des autorités cantonales et fédérales", souligne la coprésidente de la manifestation.
La cérémonie d'ouverture de l'édition 2025 des CIME aura lieu mardi soir à Evolène. Mais des prestations, des ateliers ou des animations auront lieu toute la scène. Le point d'orgue aura lieu vendredi, le 15 août, lors de la fête de la mi-été et de son grand cortège des traditions montagnardes.