Une course de garçons de café déjantée à Verbier
Costumés et plateau à la main, une cinquantaine de participants ont sillonné mercredi les rues de Verbier à l’occasion de la 4ᵉ édition de la course des garçons de café. Un événement décalé où performance et convivialité vont de pair.
Mercredi après-midi, la station de Verbier s’est transformée en terrain de jeu pour les serveurs, barmans et autres professionnels de la restauration, le temps d’une compétition aussi déjantée que millimétrée. Le principe est simple : munis d’un plateau, les participants doivent enchaîner les étapes dans seize établissements de la station, chacun proposant un mini-défi. À chaque succès, un verre supplémentaire vient s’ajouter au plateau, à chaque échec, une pénalité de temps s’accumule. "On calcule un temps final auquel on ajoute les malus, en fonction du nombre de verres et de leur état à l’arrivée", explique Gaëtan Fabrot, organisateur de l’événement. Une mécanique qui récompense autant la rapidité que la précision. Des prix sont également remis aux meilleurs déguisements et aux candidats ayant brillamment surmonté le plus grand nombre de défis.
Un esprit bon enfant, ouvert à tous les profils
Bien que la course soit chronométrée, l’événement conserve une atmosphère conviviale et reste ouvert à tous les profils. Aucun entraînement spécifique n’est requis, et chacun est libre d’aborder la course à son rythme. "On a eu des concurrents en talons aiguilles ou déguisés en personnages de dessins animés. Certains marchent, d’autres courent, certains jouent la gagne, d’autres sont là pour l’ambiance. Et tout le monde repart avec un lot", assure Gaëtan Fabrot.
L’essentiel reste de participer, avec bonne humeur. Si la majorité des inscrits sont des professionnels locaux, des serveurs et barmans bien rodés à l’équilibre du plateau, quelques amateurs s’invitent chaque année dans les créneaux restants. La course est limitée à une cinquantaine de départs, espacés de quelques minutes, ce qui permet à chacun de profiter pleinement de l’expérience sans embouteillage.
Une bonne entente entre les établissements
Si l’événement est aussi convivial, c’est en grande partie grâce à l’implication des établissements de Verbier. "On a la chance d’avoir une très bonne entente entre restaurateurs", confie l’organisateur. Depuis quatre éditions, les partenaires savent ce qu’ils ont à faire, inscrivent leur personnel et aménagent leurs espaces pour accueillir les défis dans une ambiance bon enfant.
Le choix d’organiser la course un mercredi ne relève pas du hasard. "Les week-ends sont souvent réservés à de grands événements comme la Spartan ou le Grand Raid. En semaine, c’est plus calme, les établissements peuvent libérer leur staff, et ça ne dérange pas le service. C’est un vrai moment pour nous, les gens de la station, en fin de saison." Fournisseurs, commerces et restaurateurs s’impliquent aussi dans les prix, apportant une touche de générosité à cet événement pensé comme un remerciement collectif.
Une tradition remise au goût du jour
Si cette édition est la quatrième dans son format actuel, l’idée de faire courir des garçons de café à travers les rues de Verbier ne date pas d’hier. "On a retrouvé des traces d’anciennes éditions dès 1975. À l’époque, la course changeait de station tous les deux ans, entre Verbier, Crans et même certaines stations italiennes", raconte Gaëtan Fabrot.
Relancée ensuite dans les années 2000, elle a été remise au goût du jour avec un format plus ludique et moins massif. Aujourd’hui, l’épreuve a su conserver l’esprit populaire et joyeux des débuts. Elle s’impose désormais comme un rendez-vous de fin de saison d’été, où l’on célèbre à la fois le métier de serveur, la créativité, et l’art de lever le coude… sans le renverser.