Une année après l'incendie de Vétroz c'est la déception qui prédomine chez son président
Le 6 juillet 2023, un incendie ravageait une halle industrielle à Vétroz. Le canton ayant refusé d'entrer en matière, la commune a dû passer à la caisse. Vétroz est également tenue à l'écart de la procédure d'enquête. Une année après, c'est la déception qui prédomine chez son président.

À la suite de l'incendie du 6 juillet 2023, la commune a dû passer à la caisse. Montant de la facture : 865'266 francs, pour couvrir les frais d'extinction (400'000 francs environ) et la dépollution des eaux d’extinction (450'00 francs environ). "On avait vraiment commandé les gros moyens. Le but, c'était d'éteindre cet incendie le plus vite possible" se souvient Olivier Cottagnoud, président de Vétroz. "Ce jour-là et ceux qui ont suivi, on polluait tout le Valais, que ce soit en fumée, en scories ou en pollution des eaux. Sur le moment de la décision, le coût n'a pas été un critère."
L'autre partie des frais engagés concerne la dépollution des eaux d’extinction, qui ont souillé le canal, le Rhône et le Léman. "Et là ce sont aussi de grands moyens mis en œuvre. La STEP a été touchée, les canalisations ou encore les pompages, donc beaucoup de frais annexes ont découlé de l'incendie", précise Olivier Cottagnoud. Selon le rapport d'expertise paru en mars dernier, un mégot est à l'origine de ce sinistre.
Pas de soutien financier du canton
À l'époque, Olivier Cottagnoud l'a dit, il n'avait pas hésité à commander les grands moyens pour éteindre cet incendie, dont deux hélicoptères. Comme la pollution s'étendait jusqu'à Bramois et avait également pollué les eaux du Rhône, il pensait que la situation particulière avait été décrétée par le canton. Cela n'a pas été le cas, et Vétroz a dû passer à la caisse. Aujourd'hui, Olivier Cottagnoud se dit déçu et reste étonné du manque de soutien financier du canton.
"C'est vrai qu'une heure après le début de l'incendie, le canton est arrivé avec toute son armée de spécialistes pour gérer la situation. Puisque le canton et l'OCC (Organe cantonal de conduite) étaient là, j'ai pensé que la situation particulière avait été décrétée, ce qui n'a pas été le cas", regrette Olivier Cottagnoud. "Ce sont les contribuables vétrozains qui passent à la caisse pour l'instant, jusqu'à ce qu'on trouve un coupable. Mais même si on trouve un coupable, je ne me fais pas trop d'illusion : il n'aura jamais une assurance qui pourra payer les 80 millions de dégâts, auxquels s'ajoutent les quelque 900'000 francs à la commune de Vétroz."
La commune tenue à l'écart du dossier
Dès la fin du sinistre, la commune s'est portée partie civile auprès de la procureure pour défendre ses droits et avoir accès au dossier. Malgré un recours auprès du Tribunal cantonal, Vétroz est tenue à l'écart de la procédure d'enquête. Pour Olivier Cottagnoud, c'est l'incompréhension.
La procédure est toujours en cours. "Tout ce que je sais, c'est que la défense du prévenu a posé des questions complémentaires. La procureure a également demandé des expertises sur la sécurité du bâtiment. Ce dernier point concerne directement la commune, il serait donc bien que nous soyons impliqués dans cette procédure ou ces expertises. Mais je n'en sais pas plus", regrette Olivier Cottagnoud.
Vétroz reste dans les chiffres noirs
Par chance la commune a fait une excellente année 2023, ce qui lui a permis d'éponger ces frais. "Si cela avait été une année ordinaire, Vétroz aurait été en déficit à cause de cet incendie", indique Olivier Cottagnoud.
Si c'était à refaire, il n'engagerait pas forcément deux hélicoptères. "Je ferais peut-être avec les moyens du bord qui nous coûtent moins cher. L'incendie aurait duré plus longtemps, mais cela aurait été peut-être possible aussi. Je ne m'étais pas posé la question dans le feu de l'action, si j'ose le dire. Pour moi, la priorité était d'éteindre cet incendie le plus vite possible."
Olivier Cottagnoud précise également que la halle de Biofruits est actuellement en phase de reconstruction. "Nous venons d'autoriser un démarrage anticipé des travaux pour certains aspects. L'autorisation définitive devrait parvenir ces prochains jours."