Un Sierrois se bat depuis le Valais pour préserver et restaurer les écosystèmes marins
Une association qui agit pour la protection des océans depuis le Valais. Le combat original du Sierrois Frédéric Favre. En voyage annuel au bord de la Méditerranée, le Conseil d’État valaisan lui a même rendu visite cette semaine.
Depuis Sierre, Frédéric Favre agit pour la préservation des océans. Le Valaisan a lancé en 2024 l'association "BlueLeaf" avec un camarade de l'Université de Nice. Après des études en biologie à Genève, le Sierrois s'est formé à la biologie marine à l'Université Côte d'Azur, en France.
L'association se bat pour protéger et restaurer des fonds marins en Méditerranée. "Ça peut paraître surprenant depuis le Valais", concède Frédéric Favre. Le biologiste s'intéresse en particulier à la posidonie. Il s'agit de l'écosystème le plus présent en Méditerranée. "C'est un écosystème essentiel que l'on peut comparer aux forêts en Valais", vulgarise le Sierrois. La posidonie abrite de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Elle capte le carbone et produit de l'oxygène. "J'ai été très sensible à cette thématique sur place et j'ai eu envie d'agir", explique-t-il.
Le projet consiste à préserver et à restaurer cet écosystème marin. "En résumé, c'est de la reforestation, comme on pourrait le faire sur terre, mais sous l'eau", indique Frédéric Favre. "C'est du jardinage sous-marin", sourit-il.
La posidonie connaît un déclin important. Environ 10% sur les cent dernières années. Dans la baie de Cannes, où le projet se déploie, la régression des herbiers marins atteint 28,4% en 7 ans, selon une étude. Le déclin est directement lié à l'activité des bateaux de plaisance et de leur ancre. "La chaîne et l'ancre peuvent causer un labourage sous-marin. Les dégâts peuvent être énormes", alerte Frédéric Favre. L'activité de la pêche a aussi son impact sur la posidonie.
Plus de deux mille mètres carrés de fonds marins ont déjà été restaurés en deux ans par BlueLeaf au large de Cannes.
Une action depuis le Valais
Pour financer ses projets, l'association peut compter sur le soutien de l'Agence française de l'eau et même le Festival de Cannes. Rien que ça. Elle mise aussi sur son action "Le Franc Bleu", qui consiste à récolter un franc par plat contenant un produit de la mer dans des restaurants valaisans. Une vingtaine d'établissements jouent déjà le jeu. "Les gens sont sensibles à la protection des océans", relate Frédéric Favre. "Ici en Valais, on a un impact sur les océans, principalement par la consommation des produits de la mer, dont les conditions de pêche ne sont pas durables et destructrices pour les écosystèmes marins", poursuit le Sierrois.
Dans les restaurants partenaires, un petit support en bois explique aux clients l'action "Le Franc Bleu" et ses réalisations sur le terrain grâce aux dons. L'association espère atteindre 50 établissements d'ici à la fin de l'année en Valais et ouvrir l'opération à d'autres cantons.
Le Conseil d'Etat valaisan visite BlueLeaf
Le Conseil d'Etat valaisan était cette semaine en voyage annuel. Avant d'embarquer sur un voilier pour la Corse, le Gouvernement a fait une halte dans le Sud de la France auprès de l'association valaisanne "BlueLeaf. Il a été accueilli à Saint-Raphaël par Frédéric Favre. "On les a sensibilisés à ces écosystèmes marins", explique-t-il. "Le projet a très bien été soutenu par le Conseil d’État", remercie le Valaisan. "Il y a eu beaucoup de questions", conclut-il.