Un parc solaire alpin pourrait voir le jour sur les hauts d'Ovronnaz
Ce lundi, la commune de Leytron, et les acteurs énergétiques Genedis et Alpiq ont signé une lettre d'intention pour développer ce parc solaire alpin sur les hauts d'Ovronnaz. C'est le cinquième projet de ce type à l'étude en Valais. Sa mise en service progressive est envisagée dès 2025.

Un parc solaire alpin pourrait voir le jour sur les hauts d’Ovronnaz. Baptisé Ovronnaz Solar, ce projet répond à la volonté de la Confédération d’encourager le développement d’installations solaires alpines.
Après Gondo, Grengiols, Vispertal, et l'ancienne carrière ayant servi à la construction du barrage de la Grande Dixence, Ovronnaz Solar constitue le cinquième projet de parc solaire annoncé en Valais. «La commune de Leytron a été approchée par Alpiq qui cartographie actuellement le pays, afin d'évaluer les meilleures zones pour l'installation de parcs solaires», explique Joseph Ramuz, président de Leytron.
«Ovronnaz a été retenu pour l'ensoleillement reconnu sur notre station.» Joseph Ramuz, président de Leytron
«Ovronnaz a été retenu pour son emplacement en altitude, avec le bénéfice des panneaux bifaciaux. Ceux-ci permettent de produire plus en hiver qu'en été grâce à la réflexion de la lumière du soleil par la neige», ajoute Joseph Ramuz.
Infrastructures existantes
Les trois sites sur les hauts d'Ovronnaz ont aussi été sélectionnés en raison des infrastructures déjà existantes : des accès routiers créés et utilisés par la Bourgeoisie de Leytron et Téléovronnaz, ainsi que des installations électriques de la société Genedis. Le projet s'étendrait sur les lieux-dits Chavanne Neuve, Châtillon et Euloi, soit entre 2'000 et 2'200 mètres d'altitude.
«Pour le conseil municipal, il était important que l'implantation du projet ait un impact mineur sur l'environnement. Le futur parc est ainsi prévu dans une zone déjà exploitée durant les quatre saisons», ajoute Joseph Ramuz.
A ce stade, les associations environnementales n'ont pas encore été contactées. Mais les trois partenaires ont prévu de le faire, quand ils seront en mesures de présenter des données plus précises.
«Nous voulions que le projet ait un impact mineur sur l'environnement.» Joseph Ramuz, président de Leytron
Amédée Murisier, responsable de la production hydraulique d’Alpiq, parle «d'un potentiel de production de 40 GWh, soit l'équivalent de la consommation annuelle moyenne de près de 8'000 ménage. Cela équivaudrait à environ deux fois ce qui se fait à Gondo. Par ailleurs, l'énergie produite à Ovronnaz permettra de couvrir les besoins de la station, de Leytron, et des communes environnantes.»
«L'énergie produite à Ovronnaz permettra de couvrir les besoins de la station.» Amédée Murisier, responsable de la production hydraulique d'Alpiq
Ces prochains mois, des études seront réalisées pour évaluer la faisabilité et les aspects environnementaux du projet Ovronnaz Solar. Selon les résultats, la population sera amenée à se prononcer sur le sujet à la fin de l'été, et une demande d’autorisation de construire et de subventionnement pourrait être déposée auprès du canton dans la foulée, si tous les voyants sont au vert,selon le président.
70 à 80 millions de francs
Le projet est principalement porté par l'énergéticien vaudois Alpiq et Genedis, ainsi que par la commune selon ses capacités financières. Il sera par ailleurs ouvert à la participation d’autres partenaires.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'offensive nationale sur le solaire et ses mesures urgentes, qui visent à rendre la Suisse plus indépendante en augmentant la part d'énergie renouvelable indigène. Pour y parvenir les parlementaires ont décidé que les grands parcs solaires alpins, produisant au moins 10 GWh, dont au moins 45% en hiver, pourront obtenir une aide fédérale. La rétribution unique s'élèvera à 60% au maximum des coûts d'investissement.
Les mesures sont toutefois limitées jusqu'au 31 décembre 2025. Pour les porteurs du projet Ovronnaz Solar, devisé à entre 70 et 80 millions de francs, cela signifie qu'une partie du rendement énergétique prévu du parc devra être injectée dans le réseau d'ici cette date, s'ils veulent pouvoir compter sur les subventions de la Confédération.
De gauche à droite: Philippe Délèze, directeur de Genedis, Joseph Ramuz, président de Leytron, et Amédée Murisier, responsable de la production hydraulique d’Alpiq, ce lundi matin lors de la signature de la lettre d'intention.