Un nouvel orchestre professionnel va naître dans quelques jours en Valais
Le compte-à-rebours a commencé pour le Sinfonia Valais-Wallis. C'est dans 20 jours exactement qu'il fera sa première apparition en public, à l'occasion du Paléo Festival de Nyon.

La naissance de ce nouvel ensemble, composé essentiellement de musiciens valaisans, a été annoncée au printemps. Mais ce n'est que le 27 juillet prochain que le concert inaugural aura lieu dans un cadre exceptionnel, celui de la grande scène du Paléo Festival de Nyon. Pour l'occasion, soixante musiciens accompagneront la pianiste montheysanne Béatrice Berrut.
Une chance extraordinaire, reconnait le jeune chef d'orchestre sédunois Laurent Zufferey, qui porte le projet Sinfonia Valais-Wallis depuis plusieurs années. C'est en effet lors de la pandémie de coronavirus que l'idée a émergé de fonder cet ensemble.
L'idée n'est certes pas nouvelle ; elle a déjà été tentée à plusieurs reprises par le passé, explique Laurent Zufferey. Mais le contexte a changé récemment en ville de Sion, avec la création du Pôle Musique, qui rassemble les différentes institutions actives dans la formation musicale. La naissance de la salle Noda offre aussi de nouveaux débouchés à une telle formation. Dans cette nouvelle configuration, "on s'est dit qu'il y avait peut-être moyen que, cette fois-ci, ça marche", note le directeur.
Retour en Valais pour les musiciens
Le projet veut offrir une chance aux musiciens valaisans de pouvoir à nouveau jouer dans leur canton d'origine. "Il y a peu d'opportunité pour un musicien professionnel pour revenir en Valais après ses études. Il y a encore moins d'option orchestrale. Pour en avoir discuté avec eux, ces musiciens trouvent super d'avoir la possibilité de revenir jouer dans le canton", explique Laurent Zufferey.
Concrètement, le Sinfonia Valais Wallis prendra la forme d'un ensemble modulable et flexible, selon l'ampleur des projets. Il faut pouvoir adapter la formation aussi bien à des projets symphoniques qu'à de la musique de chambre. S'il y a un noyau dur de musiciens, le chef d'orchestre dispose donc d'une liste de 150 à 200 personnes, prêtes à prendre part à l'aventure, suivant les besoins.
Au total, le chef envisage entre 6 et 8 prestations tous les ans, en collaboration avec les autres institutions culturelles du canton. "Ce qui manque dans le canton, c'est un outil que les institutions puissent convoquer pour réaliser leurs projets", note Laurent Zufferey.
Pas les mêmes moyens que l'OSR
Mais il ne faut pas s'attendre à une structure comme l'Orchestre de la Suisse romande, avertit d'ores et déjà le chef. L'OSR dispose d'un budget de 15 à 20 millions de francs par an pour salarier ses musiciens à temps plein et jouer une fois par semaine durant la saison. "On ne va pas pouvoir proposer aux musiciens un contrat à 100%, c'est évidemment impossible", note le Sédunois.
Il estime cependant que toutes les conditions sont réunies pour que le projet fonctionne: les musiciens en ont envie, tout comme le public.
La première saison est annoncée; la deuxième comporte déjà "suffisamment de masse critique pour avoir une structure pérenne". "Si on arrive à avoir une structure pérenne qui tourne pendant 20 ans, on aura largement réussi", note le fondateur.
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