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Un étrange camion arpente les rues de Martigny pour un potentiel futur forage géothermique

Un drôle de camion circule en soirée et la nuit dans les rues de Martigny. L'engin cartographie le sous-sol de la ville grâce à des vibrations. Le but : rechercher un lieu propice pour un potentiel futur forage géothermique.

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Didier Morard
Didier Morard, Rédaction Rhône FM
24 juil. 2024, 16:30
/ Màj. le 24 juil. 2024 à 17:45
Le camion-vibrant qui arpente les rues de Martigny.
Le camion-vibrant qui arpente les rues de Martigny. © DR

La ville de Martigny cherche de la chaleur dans son sous-sol. Du 22 au 31 juillet 2024, un camion-vibrant arpente les rues martigneraines. Concrètement, le travail sur le terrain consiste à scanner le sous-sol à l'aide d'infrasons produits par le camion-vibrant. Les ondes acoustiques se réfléchissent sur les couches souterraines et sont détectées et enregistrées par les quelque 2'500 capteurs, placés à la surface sur tout le territoire martignerain.

Le schéma de la prospection de mesures.
Le schéma de la prospection de mesures. © DR

La campagne de mesures a lieu en soirée et durant la nuit pour éviter de perturber l'activité humaine et l'activité humaine de perturber les relevés. Elle ne cause pas de nuisances particulières. Quelques désagréments sonores lors du passage du camion. La vibration ne dure que soixante secondes. 

Pour le bâti, un capteur est installé devant l'immeuble le plus proche de la zone de vibration pour mesurer les nuisances et les potentiels dégâts. La limite a été fixée à 50% des normes en vigueur pour le bâti. "Le risque zéro n'existe pas, mais on a minimisé les risques", rassure Julien Bétrisey, le directeur de Singery, le fournisseur martignerain d'énergie. "C'est monitoré à chaque point de vibration", poursuit-il. Entre cinq et six personnes supervisent la manœuvre sur le terrain.

Trouver le lieu propice

Des cartographies similaires ont déjà été réalisées en 1991 ainsi qu’en 2014 en deux dimensions. Cette nouvelle prospection permettra d’affiner les mesures et d'obtenir une carte en 3D. "C'est comme lorsqu'on attend un enfant, le passage de l'échographie 2D en 3D change tout", compare subtilement Julien Bétrisey.

Si autant de moyens sont mis pour trouver de la chaleur à Martigny, c'est que la topographie de la ville est propice à la géothermie. Premièrement en raison de la jonction à Martigny du massif du Mont-Blanc avec celui des Aiguilles Rouges. Deuxièmement grâce au retrait du glacier du Rhône qui a vraisemblablement laissé de l'eau chaude à environ mille mètres sous terre. "C'est là qu'on a une très forte chance d'avoir de l'eau assez chaude", espère Julien Bétrisey.

En cas de résultats positifs, le forage pourrait avoir lieu en 2027 et les premiers essais de pompage en 2028. "C'est le meilleur cas possible", temporise Julien Bétrisey. "Il y a beaucoup d'obstacles à franchir", insiste-t-il. Des procédures d'autorisation, au forage, en passant par le financement.

La compagne de mesures a été subventionnée par l'Office fédéral de l'énergie (OFEN). D'autres subventions au niveau cantonal ou national seront nécessaires pour le forage. Les coûts de réalisation sont importants. Le Conseil national a cette année envoyé un message encourageant en acceptant un postulat demandant un plan d’action pour accélérer l’utilisation de la chaleur naturelle et intégrer la géothermie dans le mix énergétique.

Pourquoi la géothermie ?

Actuellement, le chauffage à distance de Martigny, en service depuis 1980, est alimenté environ à part égale entre le bois et le gaz. Le but de la géothermie est de remplacer la part d'énergies fossiles. "Le gaz nous a posé des problèmes ces dernières années, notamment avec la guerre en Ukraine et l'envolée des prix", explique Julien Bétrisey. "C'est pour ça qu'on se pose la question d'aller observer un peu plus finement notre sous-sol pour savoir si ça vaut la peine de faire un forage", ajoute-t-il.

Contrairement aux projets de géothermie profonde dans le Jura ou ailleurs qui prévoient des forages à trois mille mètres sous terre, le projet martignerain envisage une géothermie de moyenne profondeur, environ mille mètres sous terre. "A Martigny, on est à un endroit au niveau géologique qui n'a pas besoin d'une telle profondeur", précise le directeur de Sinergy. "Plus on va profond, plus ça coûte cher", souligne Julien Bétrisey.

Le cambion-vibrant utilisé à Martigny pour la prospection de mesures

Des vols de capteurs

Pour cette campagne, environ 2'500 capteurs ont été installés dans toute la ville de Martigny. Après la première nuit de mesures, une dizaine de capteurs a été dérobée, regrette Julien Bétrisey. Le directeur de Sinergy parle d'un vol effectué sur la même rue. Sur les réseaux sociaux, le fournisseur martignerain d'énergie regrette ces vols et rappelle que les capteurs n'émettent pas d'ondes nocives et ne récoltent aucune donnée, à l’exception des vibrations du camion. Ces vols pourraient retarder les dix jours prévus de campagne de prospection.

Didier Morard
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