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Un combattant ukrainien accusé de tentative de meurtre en Valais

Un combattant ukrainien faisait face à la justice valaisanne ce lundi à Monthey. Traumatisé par la guerre, cet homme a multiplié les violences envers son épouse jusqu'à une tentative de meurtre. Il nie une grande partie des faits.

Didier Morard
Didier Morard, Rédaction Rhône FM
26 août 2025, 06:45
/ Màj. le 26 août 2025 à 07:45
Le combattant ukrainien faisait face ce lundi à la justice valaisanne (image d'illustration).
Le combattant ukrainien faisait face ce lundi à la justice valaisanne (image d'illustration). © KEYSTONE / CHRISTIAN MERZ

Un combattant ukrainien accusé de tentative de meurtre. L'homme de 45 ans qui a combattu sur le front dans le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine faisait face ce lundi au Tribunal du Monthey. Il est notamment accusé de menaces, injures, lésions corporelles qualifiées entre conjoints, tentative de contrainte et tentative de meurtre. 

L'histoire commence par un mariage en Ukraine moins d'un mois avant l'invasion russe. Au moment où le conflit éclate, en février 2022, le couple est contraint de se séparer. Elle fuit la guerre et se réfugie en Valais. Son mari combat en Ukraine. "Au cœur du conflit", insiste-t-il lors de son interrogatoire devant le Tribunal de Monthey. En septembre 2022, à la suite d'une blessure, l'homme est autorisé à quitter l'Ukraine et rejoint sa femme dans le Chablais. 

Traumatisé par la guerre, l'ex-combattant est sujet à des crises. De nombreuses disputes éclatent dans le couple. Le prévenu soupçonne sa femme de le tromper. À deux reprises, il l'aurait saisie par le cou. En juin 2024, une altercation éclate entre les époux au sujet d'une voisine, une amie de son épouse. Le prévenu estime que cette dernière se mêle de trop près de son couple. Il saisit alors un couteau de combat militaire, dont la lame fait plus de 20 centimètres. En tentant de repousser et de détourner le couteau, sa femme se coupe à un doigt. Elle parvient à quitter les lieux. 

"Il a utilisé un couteau conçu pour tuer" Angélique Duay, procureure

Le prévenu se rend ensuite au domicile de sa voisine, l'amie de son épouse. Il menace, toujours muni du couteau, le mari de cette dernière, venu s'interposer. L'agresseur finit par quitter les lieux. Il est interpellé quelque temps plus tard par les forces de l'ordre dans une forêt. 

Il reconnaît seulement les menaces

Devant le Tribunal de Monthey, le prévenu, épaulé par une traductrice, a contesté une grande partie des faits. Son avocate, Ludivine Détienne, a remis en cause chaque point de cette affaire, où les preuves manquent selon elle. "Il ne faut pas prendre comme parole d'évangile les propos des victimes", a-t-elle lancé. Pour la défense, il n'y a pas de lésions corporelles. Uniquement des voies de faits. 

Pour la tentative de meurtre sur son épouse et le compagnon de la voisine, il faut balayer ce chef d'accusation d'un revers de la main. "Mon mandant n'a eu aucune intention de faire du mal à son épouse et à son voisin", a insisté Ludivine Détienne. L'avocate estime que son client a gardé le couteau dans l'étui jusqu'au domicile de ses voisins et qu'il n'a pas pointé l'arme vers le compagnon de l'amie de sa femme. 

"Il a laissé sa rage s'exprimer avec la lame qu'il avait en main" Angélique Duay, procureure

Pour le Ministère public, au contraire, tout converge vers la version des victimes. "Les parties plaignantes sont objectives. Elles ne cherchent pas à accabler le prévenu", souligne la procureure Angélique Duay. 

Le parquet insiste sur la gravité des faits. L'homme aurait fait preuve de jalousie et de rancœur envers son épouse. "Il a utilisé un couteau conçu pour tuer", plaide Angélique Duay. "Il ne pouvait pas ignorer le risque de tuer avec ce couteau", ajoute-t-elle. "Il a laissé sa rage s'exprimer avec la lame qu'il avait en main", assène encore la représentante du Ministère public. 

La procureure a réclamé 40 mois de privation de liberté, une mesure institutionnelle et une expulsion du territoire de sept ans. Une peine allégée qui prend en compte la pathologie psychiatrique grave dont souffre le prévenu suite à sa participation à la guerre. Les experts ont estimé qu'il souffrait de traumatismes liés au conflit. Quant à l'expulsion, elle peut être suspendue le temps de la guerre si la situation sur place ne permet pas un renvoi. La décision sera confiée à l'autorité d'application des peines.

Le verdict sera rendu ultérieurement. 

DM
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