Un an après les crues du Rhône, le festival Week-end au bord de l'eau est de retour
Le festival Week-end au bord de l'eau est de retour à Sierre après une édition 2024 marquée par deux évacuations, dont l'une pour les crues du Rhône. Malgré les dégâts importants, l'avenir de l'événement est assuré.
À Sierre, le festival Week-end au bord de l'eau espère ne pas revivre l'édition cauchemardesque de 2024. L'événement démarre ce jeudi à Géronde. Il doit durer jusqu'à dimanche. L'an dernier, le festival sierrois s'est terminé en queue de poisson. Il a subi de plein fouet les inondations qui ont traversé le Valais. Dans la nuit du 29 au 30 juin 2024, les organisateurs ont dû évacuer le site à deux reprises. Une première fois en raison de fortes rafales de vent. Ensuite, à cause des crues du Rhône. "C'est rare qu'un festival doive évacuer deux fois pour deux dangers naturels différents", réagit Michaël Pont, coordinateur du festival Week-end au bord de l'eau. "Les gens ont compris la première évacuation, mais pas la deuxième", se rappelle-t-il. "Personne n'arrivait à imaginer que le Rhône puisse arriver jusqu'au lac de Géronde", poursuit Michaël Pont.
Certains festivaliers ont eu leur voiture submergée par les flots. D'autres, qui dormaient dans des hôtels avoisinants, ont été évacués pendant la nuit. Pour le festival sierrois, les conséquences sont aussi importantes. Les crues du Rhône ont endommagé les équipements de scénographie, la décoration et les infrastructures. Le festival a dû fermer prématurément le samedi soir et annuler la journée du dimanche. "Même si le festival n'ouvre pas, il faut payer les artistes", explique Michaël Pont. "C'est un manque à gagner aussi en matière de consommation", ajoute-t-il. Les organisateurs ont chiffé les pertes à 250'000 francs. "Heureusement, on était bien assuré pour le matériel et la perte d'exploitation", souffle le coordinateur du festival.
L'événement a pu compter sur le soutien indéfectible des festivaliers. Bon nombre d'entre eux n'ont pas réclamé l'argent crédité sur leur bracelet. D'autres se sont proposés pour aider au démontage du site. "C'est une grande famille. Ça nous a donné la force de continuer", remercie Michaël Pont.
Un festival tourné vers l'avenir
Malgré la catastrophe, les organisateurs ont rapidement eu une certitude : ne pas tirer la prise. L'emplacement du site n'a pas non plus été remis en cause. "Géronde, c'est notre ADN", appuie Michaël Pont. La fondation éponyme gère aussi la buvette au bord de l'eau, ouverte durant la saison chaude. "Les travaux ont été réalisés pour qu'une crue ne se reproduise plus", justifie-t-il. Seul un changement de date a été évoqué, mais rapidement écarté.
Les finances sont saines pour le Week-end au bord de l'eau. Mais, l'événement rappelle la fragilité des festivals. "Rien que de la pluie tout un week-end et ça peut être compliqué", assure Michaël Pont. Pour son édition 2025, le festival sierrois affiche une billetterie encourageante. Les événements de l'an dernier n'ont vraisemblablement pas laissé de traumatisme auprès des festivaliers. "On avait peur de ça, mais ça ne semble pas être le cas", souffle Michaël Pont.
Il faut dire que la sécurité des festivaliers préoccupe les organisateurs. Il y a une dizaine de jours, Festi'Neuch a dû évacuer tous les participants – essentiellement des familles – en raison de rafales de vent. Que ce soit à Neuchâtel ou à Sierre, les plans de sécurité sont prêts à l'emploi. "On a bien réagi. On est aux aguets sur le sujet", assure Michaël Pont. À Sierre, les organisateurs ont multiplié la veille et le jour J les séances avec les feux bleus pour se préparer à une éventuelle évacuation. "C'est important d'avoir un projet de sécurité", appuie-t-il.