Sponsoriser un athlète au sommet de son sport : une vitrine puissante... mais coûteuse
Parraîner un athlète de haut niveau, c’est s’offrir une belle vitrine quand il finit sur le podium. Mais c’est aussi accepter de passer davantage à la caisse quand son succès se confirme. On parle sponsoring avec ces entreprises qui ont misé sur le bon cheval.
En s’imposant sur la plus haute marche en championnat du monde de ski alpin, Camille Rast a fait le bonheur des sociétés valaisannes comme Morand, Maison Gillard, ou Grimentz-Zinal, qui font partie de ses sponsors locaux depuis plusieurs années. Visibilité décuplée. Produits dérivés rentabilisés. Et clics par dizaines de milliers sur leurs réseaux.
Un champion sur le podium, c’est une belle vitrine pour l’entreprise qui le sponsorise. Mais aussi un coût certain pour le garder dans son porte-feuille.
Un oeil qui rit un oeil qui pleure?
Primes à verser en cas de podium, contrats revu à la hausse. Aucune des entreprises contactée ne dévoile les montants investis pour s’associer à l'image de la sportive. Confidentialité oblige.
Reste qu’un athlète qui enchaine les victoires, c’est aussi sa valeur qui augmente sur le marché. "C'est un sentiment ambigu", reconnait Pascal Bourquin, directeur de Grimentz-Zinal. "Quand l'excitation se mêle aux enjeux terre-à-terre des budgets à débourser", dit-il dans un rire. "Mais quand on signe avec un athlète, c'est qu'on a les moyens d'assumer leurs succès. D'autant que notre but, avant tout, est de soutenir les jeunes qui tentent de réaliser leur rêve."
"ça fait partie du jeu"
De son côté, le directeur de Morand Fabrice Haenni, voit cette réalité avec pragmatisme. "C'est logique", avance-t-il, prenant à témoin la brièveté des carrières des sportifs d'élite. "Il faut bien qu'ils puissent en vivre."
Leur collaboration avec Camille Rast a sans doute encore de beaux jours devant elle, "mais nous sommes conscients que ça peut aussi s'arrêter et cela fera partie du jeu".
Avec une dizaine d'ambassadeurs qui lui sont affiliés, l'entreprise martigneraine s'est dessiné une stratégie avec le temps. "Repérer les jeunes talents suffisamment tôt dans leur carrière, c'est se créer de belles opportunités quand ils commencent à peser dans leur discipline."
Contrat minutieux
Dans leur ensemble, les entreprises se disent conscientes des enjeux. D’où l’importance d’établir sa stratégie dès le départ, nous dit de son côté Tiffany Defleurs, responsable communication de la Maison Gillard. "Nous visualisons tous les scénarios et ce qu'ils impliquent, que ce soit dans leurs victoires ou leurs échecs. Par exemple, quand ils se blessent, ils ont certes moins de visibilité, mais ils ont aussi davantage de temps à nous accorder pour des projets communs."
En attendant, la saison de ski n'est pas encore terminée. Les sponsors n’ont donc peut-être pas fini de sortir le porte-monnaie.