Soins dentaires : une aide financière pourrait être introduite en Valais
Le Valais ne se dotera probablement pas d'une assurance dentaire cantonale. Mais des milliers de personnes pourraient bientôt bénéficier de mesures de soutien. La balle est dans le camp du Grand Conseil.
Le Grand Conseil valaisan décidera dans deux semaines s'il veut ou non dépenser plus pour les soins dentaires à la population. Selon une enquête publiée en août 2022 par l'Observatoire valaisan de la santé, 27% des personnes interrogées ont renoncé à une consultation chez le dentiste pour des raisons de coûts.
Pour y remédier, le Conseil d'Etat prévoit de consacrer un million 800 mille francs supplémentaires aux soins dentaires, chaque année, dont 800 mille francs à charge des communes.
Les mesures de prévention devraient être étendues. Mais la volonté est aussi de soutenir financièrement les personnes de condition économique modeste. Seraient concernées les familles avec de bas revenus ne percevant pas d'aides sociales. Le soutien se monterait à 500 francs par an au maximum. 2'500 ménages soit 7'000 personnes pourraient en bénéficier.
Ce projet de révision de loi a été élaboré sous la pression d'une initiative déposée en 2017, déjà, qui demandait la création d'une assurance dentaire cantonale. Parmi les membres du comité d'initiative : Mathias Reynard, alors conseiller national.
La commission du Grand Conseil chargée d'examiner ce projet d'aide financière aux soins dentaires recommande aux députés, par neuf voix et une abstention, de l'approuver.
La Fédération des communes valaisannes, en revanche, a fait part de sa forte opposition pour des raisons financières. Elle estime que les communes en font déjà beaucoup. En 2021, elles ont versé au total 8.6 millions de francs de subventions, un montant en hausse de plus de 75% sur les dix dernières années.
Aller devant le peuple, une démarche risquée
Plusieurs cantons romands ont déjà exploré la voie de l'assurance dentaire cantonale.
En mars 2018, 57.6% des Vaudois ont rejeté l'introduction d'une assurance obligatoire pour les soins dentaires de base.
Un sort identique a été réservée à une initiative genevoise en février 2019. Résultat : 54.8% de non.
Enfin, en septembre 2022, 63.2% des Neuchâtelois ont refusé un projet d'assurance cantonale obligatoire bucco-dentaire.