Sidérurgie : l'aide fédérale ne trouvera pas preneur en Valais
Approuvé par le Parlement fédéral malgré de fortes réticences, le rabais sur les taxes électriques pour les entreprises sidérurgique d'importance stratégique ne sera sollicité ni par Constellium ni par Novelis.

Après des débats nourris, les Chambres fédérales étaient tombées d'accord, en décembre dernier, pour accorder durant quatre ans un rabais, rétroactif au 1er janvier 2025, sur les taxes d'utilisation du réseau électrique aux fonderies de fer, d'acier et de métaux légers comme l'aluminium : -50% la première année, -37.5% la deuxième, -25% la troisième et -12.5% la dernière.
Quatre entreprises étaient éligibles : Stahl Gerlafingen (AG), Swiss Steel, à Emmenbrücke (LU) ainsi que Novelis et Constellium, en Valais.
Mais alors que le délai pour le dépôt des demandes auprès du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication court jusqu'au 31 mai, il apparaît que les deux multinationales implantées en Valais ne s'annonceront pas.
Constellium n'est pas encore catégorique mais le directeur du site de Sierre, Paul Robillard, nous a indiqué que, pour l'instant, les conditions d'octroi de cette aide "semblent trop contraignantes". Et comme rien ne devrait changer d'ici le 31 mai, la messe est probablement dite.
Chez Novelis, la décision est définitive et a été transmise lundi à Berne. C'est non. L'entreprise juge que la liste des conditions est un peu longue et que ce rabais ne répond pas à ses besoins.
Novelis estime que ce rabais énergétique lui aurait permis d'économiser un peu plus d'un million de francs sur quatre ans. Un chiffre à mettre en rapport avec les centaines de millions de francs de chiffre d'affaires annuel générés par les 520 employés du site sierrois.
Ce qu'attend la multinationale, explique le directeur général Serge Gaudin, c'est avant tout de l'énergie renouvelable à prix compétitif afin d'accélérer la décarbonation des processus industriels.
L'aide fédérale restera donc à Berne, en tous cas pour les deux multinationales établies en Valais. Mais selon Beat Rieder, président de la commission de l'énergie du Conseil des Etats, cela ne signifie pas que la loi a manqué sa cible. Car la volonté du Parlement était de donner un signal : dans certaines circonstances, l'Etat est prêt à mettre la main au porte-monnaie.
Si les quatre entreprises sidérurgiques concernées par ce potentiel rabais l'avaient sollicité, cela aurait représenté un montant de 37.4 millions de francs. Quelles que soient les décisions de Stahl Gerlafingen et de Swiss Steel, il est d'ores et déjà acquis que la facture sera nettement moins élevée.