Sécurité énergétique et électricité : Sion prépare son avenir avec un chantier clé
Garantir un approvisionnement électrique stable et maitrisable. A Sion, la ville a démarré un chantier discret mais ambitieux : celui d’une sous-station électrique flambant neuve au cœur de Ronquoz 21. Un outil conçu pour réduire les risques de blackout électrique.
C’est un projet peu visible du grand public, mais essentiel pour la sécurité énergétique de toute une région. La Ville de Sion et la société OIKEN ont officiellement lancé, ce lundi, les travaux de la future sous-station électrique du Pont-du-Rhône. Située au cœur du quartier en développement de Ronquoz 21, cette infrastructure remplacera l'ancienne structure construite dans les années 80, aujourd’hui en fin de vie.
Pensée comme un « transformateur de voyage » pour l’électricité, la sous-station prend le courant très haute tension provenant des barrages, et le convertit en une tension adaptée à nos usages quotidiens : foyers, commerces, écoles ou industries.
Anticiper la transition et éviter les coupures
Le directeur général d’OIKEN, François Fellay, insiste sur la nécessité d’adapter le réseau à une consommation en pleine mutation. "C’est une pièce maîtresse du dispositif électrique régional. Elle doit être conçue pour répondre à la fois aux besoins actuels et à ceux de demain. Avec la décarbonation, l’électrification des transports et des chauffages, la demande a fortement augmenté."
Un avis partagé par le président de la Ville de Sion, Philippe Varone, qui rappelle que l’enjeu dépasse le cadre purement technique. "On parle souvent de solaire ou d’éolien, mais on oublie que sans réseau physique fiable – câbles et sous-stations – la transition énergétique ne tient pas."
Un projet au cœur de Ronquoz 21
Le chantier s’intègre dans un projet urbain plus large : le développement du quartier Ronquoz 21, appelé à accueillir à terme plus de 5'000 habitants et 6'000 emplois. Le nouveau bâtiment, végétalisé et discret, a été imaginé par le bureau d’architecture Menhiron. Il abritera aussi un data center et une petite centrale solaire.
Un choix assumé pour allier performance énergétique et qualité d’intégration urbaine, selon François Fellay "Nos équipements techniques resteront invisibles depuis l’extérieur. L’idée est d’allier fonctionnalité et respect du paysage."
20 millions pour sécuriser le réseau
Estimé à 20 millions de francs, le projet est financé et coordonné par OIKEN. La mise en service de la nouvelle installation est prévue pour début 2027, après plusieurs phases successives de construction, d’installation technique, puis de bascule.
Présent lors de l’inauguration, Franz Ruppen, conseiller d’État en charge de l’énergie, a souligné l’importance de ces infrastructures dans un contexte énergétique tendu. "L’exemple des pannes à Zermatt pendant les chutes de neiges d'avril, ou des coupures générales en Espagne, sont parlants."