Scarabée japonais : le canton renforce sa lutte pour l'empêcher d'atteindre la plaine du Rhône
C’est une menace grave pour l’agriculture, les forêts et les espaces verts. Le scarabée japonais est toujours présent en Valais et le canton renforce encore la lutte contre cet insecte invasif. Objectif : l’empêcher d’atteindre la plaine du Rhône.

Arrivé d’Italie du Nord, ce hanneton a été observé en Valais pour la première fois en 2023, dans les communes de Simplon et de Zwischbergen. Il se nourrit de plus de 400 espèces végétales et les adultes peuvent causer une perte totale de récolte. Les cerisiers, les abricotiers et la vigne sont particulièrement menacés. L’année dernière, sa présence a été constatée dans la plaine du Rhône, entre Rarogne et Termen.
Cette année, le canton renforce la lutter contre cet insecte, considéré comme un organisme de quarantaine prioritaire.
Installation d'un réseau de pièges
Fin mai, le Service cantonal de l’agriculture (SCA) a déployé un réseau d’une centaine de pièges attractifs. Ceux-ci ont été installés sur le foyer d’infestation de Rarogne-Termen, où l’objectif visé est l’éradication de l’insecte. Mais aussi le long de l’autoroute A9 entre Monthey et Loèche, ainsi que sur l’axe du Grand-Saint-Bernard. La présence du scarabée japonais n’a pas été attestée dans ces zones, mais celles-ci font l’objet d’une surveillance active.
"Nous travaillons avec les autres services et les autres cantons, et bien sûr la Confédération. Les pièges que nous avons posés dans des endroits sensibles nous permettent de voir le plus tôt possible si des vols de scarabées japonais ont lieu. Si c'était le cas, on poserait encore plus de pièges autour de la zone concernée, afin de trouver les scarabées. Des analyses seront faites et nous disposons également d'autres moyens de lutte", indique Georg Bregy, adjoint au chef du Service de l’agriculture.

Point de situation dans le Haut-Valais
Cette année, aucun scarabée japonais n'a été capturé en Valais. Mais le vol de ces hannetons ne fait que commencer. "La lutte est loin d'être facile en Valais, en raison de la topographie. Nous avons posé les premiers pièges il y a deux semaines et nous en posons ce jeudi au Simplon. Les filets imprégnés d'insecticides seront posés ce vendredi", précise Céline Gilli est responsable secteur phytosanitaire à l’Office d’arboriculture et cultures maraîchères. "Au Simplon, nous savons que nous ne pourrons pas enrayer les scarabées japonais. Le but ici est de ne pas les laisser passer le col."
Difficile également de dire si la situation est maîtrisée dans le Haut-Valais. "Nous n'avons pas encore de vision entre Rarogne et Termen. Nous avons capturé des individus l'année dernière. Mais pour l'instant, nous ne savons pas s'il s'agit d'individus isolés qui ont été transportés avec des humains, ou s'il existe déjà un petit foyer dans cette zone : ce sera tout le travail de 2025", ajoute Céline Gilli.
Sensibiliser la population
En plus des pièges et des recherches réalisées par l’Agroscope de Changins, le canton souhaite sensibiliser la population : panneaux sur les aires de l'autoroute A9, affiches dans les bus sur l’axe du Simplon, ainsi que dans les zones de collecte de déchets verts des communes concernées. "Nous comptons beaucoup sur la population : tout le monde peut ouvrir les yeux lors de balades ou pendant le jardinage. Parce que si on le trouve un peu plus vite grâce aux signalements du grand public, cela nous aide beaucoup pour la suite", rappelle Georg Bregy.
Signaler les scarabées japonais
Le Service cantonal de l'agriculture rappelle que la période d’émergence des scarabées japonais est en cours et que toute personne qui en aperçoit est tenue de les lui signaler, au moyen de ce formulaire.
D'autre part, toutes les informations importantes sur cet insecte sont disponibles ici.
Afin d’éviter tout transport accidentel du scarabée japonais, la population qui voyage dans le nord de l’Italie, au Tessin, ainsi que dans les régions de Kloten et Bâle, est appelée à faire preuve de vigilance.