Salon des métiers : un stand pour sensibiliser les jeunes aux dangers des jeux de hasard
Prévenir le jeu excessif et l’endettement chez les jeunes : Promotion santé Valais et Caritas Valais tiennent un stand commun au salon des métiers à Martigny. La démarche est soutenue par le canton.

Les jeunes sont la cible privilégiée des jeux de hasard. Pour contrer le phénomène, Promotion santé Valais et Caritas Valais se sont associés. Jusqu’à dimanche, les deux organismes tiennent un stand commun au salon des métiers Your Challenge à Martigny.
Sensibiliser la jeune génération
La démarche est soutenue par le canton. Son but : sensibiliser la jeune génération aux dangers des jeux de hasard et du surendettement. "L'idée, c'est de permettre aux jeunes d'expérimenter. De constater qu'ils ressentent de la frustration quand ils tirent une carte sur notre stand et qu'ils perdent. Ce sera aussi le cas dans les jeux de hasard et d'argent", explique Romaine Darbellay, responsable du Programme cantonal de prévention du jeu excessif pour Promotion santé Valais.
"Sur notre stand, les jeunes peuvent aussi voir que les probabilités de gagner sont très faibles. Et ils peuvent aussi expérimenter les fausses croyances liées au jeu : intuition trompeuse, surestimation des chances de gagner ou encore valorisation des petits gains", ajoute Romaine Darbellay.
Selon le Groupement romand des études sur les addictions, les jeunes Suisses de 15 à 24 ans sont deux fois plus concernés que les adultes, et le comportement problématique en ligne a doublé, passant de 2,3% en 2018, à 5,2% en 2021. "La multiplication des sollicitations pousse les jeunes à jouer à tous types de jeux, même à leur insu, ce qui peut avoir de nombreuses conséquences négatives sur leur santé, leur bien-être et leur avenir", ajoute Romaine Darbellay.
Marketing agressif
Les jeunes sont ciblés par un marketing agressif qui les pousse à jouer à toutes sortes de jeux. En Suisse, 7,7% des 15-24 ans ont déjà rencontré des problèmes avec les jeux de hasard et d'argent. Et 80% des personnes endettées l'ont été pour la première fois avant l'âge de 25 ans.
"C'est une situation qui nous préoccupe, parce qu'on a l'impression que c'est une bombe à retardement", lance Nicolas Schwéry, juriste et directeur de la Fondation valaisanne Action jeunesse. "Les jeunes sont de plus en plus confrontés au risque de l'endettement. Il est donc primordial de faire de la prévention, parce que tout est fait pour amener les jeunes à consommer, que ce soit par la technologie ou les influenceurs. Chaque application, sur les mobiles ou sur internet, comprend des achats intégrés. La lutte devrait se faire au niveau des collectivités publiques."
À Caritas Valais, les gens arrivent avec différentes sources d'endettement, et le jeu en fait partie. "Chez les jeunes, on constate l'essor des jeux numériques, que ce soit casino en ligne, jeux vidéo ou jeux en ligne gratuits qui permettent de générer des options payantes. Ce qui est dangereux, c'est que les jeunes sont vraiment une cible privilégiée du marketing agressif de ce genre de jeux", rappelle Sanford Bonvin, responsable du Service de conseil social, financier et désendettement chez Caritas Valais.
"Les gens viennent souvent chez nous plus tard, entre 30 et 50 ans, avec un endettement moyen de 50'000 francs. Et ces dettes sont générées plus jeune, notamment au niveau du jeu."
Cette présence au salon des métiers a pour objectif de développer une réflexion critique, permettant aux jeunes d’avoir une approche réfléchie concernant les jeux de hasard et d'argent.