Révolte des agriculteurs en Europe : les Valaisans solidaires mais pas avec des actions chocs
Dans l’agriculture, la Suisse romande n’est pas la France. Pas question de bloquer le citoyen. En revanche, La chambre valaisanne d’agriculture et ses homologues romandes se coordonnent pour valoriser leurs professions envers lesquelles, le respect fait trop souvent défaut.

La France n’est pas la Suisse.
Le bras de fer engagé ces derniers jours par les agriculteurs de l’Hexagone n’aura pas son pareil en Suisse.
Mais la mobilisation y a aussi démarré, notamment via la base et un groupe Facebook, "Révolte agricole Suisse", lancé le 24 janvier par Arnaud Rochat, un jeune employé agricole de Bonvillars dans le canton de Vaud. En quelques jours il a réuni quelque 4000 sympathisants. Dans leurs collimateurs, pas de blocage de routes mais des panneaux de signalisations aux entrées de localités retournés, à l’envers, ou affublés de bonnes vieilles bottes de travail. Pas question en effet de prendre le citoyen lambda en otage en le limitant dans ses déplacements.
Avancer ensemble pour négocier de meilleures conditions
Les chambres cantonales d’agriculture, la Valaisanne comprise, saluent le mouvement, en privilégiant largement la négociation au blocage du citoyen. Les Romands comptent d’ailleurs marcher de front pour obtenir une véritable valorisation de leur profession, souligne Willy Giroud, président de la Chambre valaisanne d’agriculture. La séance de lundi, en ligne, en témoigne pour avancer alignés.
Cette valorisation doit impérativement passer par le dialogue avec l’office fédéral de l’agriculture en premier lieu puisque c’est lui qui met en place la politique agricole. Mais le Conseil fédéral doit aussi entendre leur message comme les revendications de la base, d’un secteur jugé essentiel puisqu’il nourrit la population, insiste Willy Giroud.
C’est donc peu dire que l’écoute et le soutien sont indispensables, d’abord pour obtenir une fois pour toutes, le respect pour cette branche, sans faire des économies sur son dos. Ensuite pour améliorer ces conditions de travail en valorisant les prix à la production, de 5 à 10%. Cette adaptation doit pouvoir compenser l’augmentation des charges et du coût de la vie. Enfin, il est aujourd’hui nécessaire de tenir compte de l’évolution de l’agriculture qui confronte les professionnels à une nouvelle complexité du métier, laminé par de nouvelles exigences écologistes et environnementales qui accroissent le coût des prestations tout en diminuant les potentiels de production.
Pour donner du poids à leurs revendications, une pétition portée par l'Union suisse des paysans et par Agora, faîtière des chambres cantonales romandes, a été lancée ce mardi.