Révolte des agriculteurs : un mouvement voit le jour en Valais
Un comité "Action Agricole Valais" prend son envol dans notre canton. Composé de jeunes agriculteurs valaisans, le mouvement s'inscrit dans la foulée des révoltes agricoles en Europe.
La révolte des agriculteurs européens n'a pas eu le même écho en Suisse et en Valais. À peine quelques panneaux de localité retournés avec des bottes accrochées et une page sur les réseaux sociaux. Le blocage des principaux axes routiers, comme en France, n'a même pas effleuré l'esprit dans notre pays. Le mécontentement des familles paysannes européennes donnera tout de même naissance à un comité "Action Agricole Valais", porté sur les fonts baptismaux. Composé de jeunes agriculteurs valaisans, le mouvement se réunira ce mercredi soir 21 février 2024 à 20 heures à Martigny. L'idée est de rassembler le monde paysan, des éleveurs aux maraîchers, en passant par les arboriculteurs ou encore les viticulteurs. "On doit souder l'agriculture valaisanne et agir d'un seul bloc pour se faire entendre", clame Charlène Taramarcaz, la présidente du comité "Action agricole Valais".
A 22 ans, l'agricultrice de Sembrancher est la nouvelle figure de la fronde paysanne en Valais. "C'est le moment que ça change", dit-elle. Elle ajoute : "Comme jeune agricultrice, je ne vois pas où va ce métier et ça fait peur de reprendre des exploitations."
Des revendications européennes communes
Le comité "Action Agricole Valais" envisage de mettre en commun les revendications du milieu. Il pourrait adopter une résolution en huit points pour améliorer le revenu paysan et influer sur les futures discussions autour de la politique agricole suisse, en gestation dans la Berne fédérale. "On a un alignement des planètes. C'est maintenant qu'il faut passer l'épaule", appuie Vincent Roten. L'agriculteur et député centriste assure la coordination entre le comité "Action Agricole Valais" et la Chambre valaisanne d'agriculture (CVA), qui soutient la démarche. "On a maintenant le débat sur la politique agricole et ce mouvement qui vient de la terre. Il faut écouter les revendications du monde paysan et les retranscrire en loi", milite le Saviésan. "Les problématiques sont communes aux paysans du continent européen", poursuit-il.
Le comité "Action Agricole Valais" se veut ouvert au dialogue et constructif. Il n'exclut toutefois pas des actions de contestation en cas d'inaction politique. Pas de blocage des axes routiers, ni d'épandage de fumier, mais des opérations de sensibilisation sur les marchés. "On a la chance en Suisse d'avoir la population avec nous et on ne veut pas gâcher ça", explique Charlène Taramarcaz.
La réunion de mercredi soir se tiendra en présence du président du Conseil d'Etat valaisan Christophe Darbellay, de l'Union suisse des paysans (USP) et de la Chambre valaisanne de l'agriculture.