Rencontre entre le Valais et la Mauritanie autour de la gestion de l'eau
La Suisse a-t-elle quelque chose à apprendre de la manière dont la Mauritanie gère son eau ? La question a été posée mercredi lors d’une table ronde à Martigny.

Depuis quinze ans, Martigny est membre du réseau Solidarit’eau Suisse. Lancée en 2009 par Lausanne, la démarche a depuis été étendue à 120 communes dans le pays. Avec un objectif : financer des projets solidaires pour permettre l’accès à l’eau aux pays du Sud.
Un partenariat a ainsi été noué avec la région de Nouakchott, la capitale de la Mauritanie. Situé entre le Maroc et le Sénégal, le pays est largement désertique. Nouakchott, forte de 1,5 million d'habitants, s'approvisionne en eau depuis le fleuve Sénégal, grâce à des conduites longues de 200km. Mais 70% de la population seulement est reliée au réseau d’eau. Les quartiers défavorisés situés en périphérie doivent encore s’approvisionner par d’autres biais, ce qui leur coûte 25 fois plus cher.
Des "résultats probants" pour la collaboration suisso-mauritanienne
Toutefois, 300'000 francs ont été investis chaque année depuis quinze ans dans ce pays par le réseau Solidarit’eau Suisse. Plus de 260km de conduites ont été posées, ce qui a permis de raccorder plus de 7000 ménages au réseau. En tout, 250'000 personnes ont bénéficié de ces mesures. Mais le travail se poursuit, car l’entier de la population n'a pas encore l’eau courante, a expliqué Saleck Moulaye, directeur des études et projets pour la région de Nouakchott.
Le changement climatique touche tout le monde
Si, de prime abord, les similitudes semblent minces entre la Suisse et la Mauritanie, il a tout de même dressé des parallèles. Car le dérèglement climatique va immanquablement avoir des effets partout.
A Nouakchott, où le mercure grimpe déjà jusqu’à 45 degrés en été, la température pourrait encore augmenter d’un à deux degrés d’ici 2050. En Valais, pendant ce temps, les épisodes de sécheresse et d’inondations se succèdent à vitesse grand V, comme le rappelle Laurent Horvath, le délégué à l’eau pour le canton du Valais :
Apprendre les uns des autres
Dans ces conditions, Saleck Moulaye estime que les expériences menées en Mauritanie peuvent donner des idées en Suisse. « Les solutions que l’on va proposer dans un contexte de rareté peuvent être utiles aussi pour améliorer la connaissance et affiner les pratiques dans un contexte d’abondance », souligne le responsable.
Outre Martigny, une dizaine de communes et d’organisations en Valais font membres du réseau Solidarit’eau Suisse.