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Ramassage de déchets sauvages : le fléau sans fin des cantonniers

En Valais, les déchets sauvages se comptent en dizaines de tonnes chaque année. Un fléau qui enfle de manière alarmante, malgré les campagnes de sensibilisation. Ne restent que les cantonniers, qui s’affairent sans relâche au bord des routes.

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Oriane Binggeli
Oriane Binggeli, Rédaction Rhône FM
09 juil. 2024, 10:01
/ Màj. le 09 juil. 2024 à 14:45
Cantonniers 3

Chaque mois, ils s’activent pour effacer les traces des incivilités. Eux, ce sont les employés de la voirie : les cantonniers. Outre l’entretien des routes, le fauchage et les travaux, ils arpentent régulièrement les tronçons pour récolter les déchets sauvages.

Un fléau qui prend de l'ampleur

Un fléau de plus en plus alarmant en Valais, chiffres à l’appui : de St-Maurice à Saint-Gingolph, 7 tonnes ont été ramassées en 2020, 21 tonnes en 2022, et plus de 30 tonnes en 2023. "On a l'avantage d'avoir la Satom sur notre secteur, qui pèse chaque kilo de déchets rentré", raconte Stéphane Drost, voyer de secteur. "Preuve que les quantités ne vont pas en diminuant."

"On trouve de tout

On pense aux traditionnels mégots, canettes ou emballages jetés par les fenêtres. Mais la réalité va au-delà. Entre St-Maurice et Saint-Gingolph, huit employés du Canton arpentent la plaine deux à trois fois par mois. Nous sommes allés à leur rencontre lors de leur dernière tournée. Sur place, ils exhibent une remorque déjà pleine, fruit d'une matinée de travail, entre St-Maurice et Massongex. "Les sacs-poubelle contiennent le b.a.-ba : cannettes, bouteilles, emballages, affiches, couches-culottes", énumère Fabien en montrant plusieurs sacs de 110 litres. "On a aussi ramassé un jeu de quatre pneus sur jantes abandonné dans un talus, une chaise, et une pancarte politique emportée par le vent." 

Rien de très insolite encore... du moins pour l'instant. "On trouve de tout", insiste son collègue Fabrice. "Beaucoup de pièces mécaniques, des bidons d'huile, des bouteilles de chloroforme... Même un jour, un camion qui s'était débarrassé de tout son stock de poulets avariés... une horreur." "Il nous arrive de trouver des sachets de drogue, jetés par les fenêtres, des vibromasseurs, bref, tout ce qui se trouve dans le commerce peut être trouvé sur les routes", renchérit un troisième. 

"On nous dit parfois "vous êtes payés pour ça""

Sensibilisation inefficace

L'équipe sur place note surtout le manque de respect de certains à leur égard. "Il n'est pas rare que les gens nous disent "vous êtes payés pour ça, on vous donne du travail"". "Alors qu'il s'agit d'une toute petite partie de notre quotidien", martèle Fabien. "On nettoie pour faucher le bord des routes, mais on s'en passerait bien." 

Le Canton a lancé fin avril une large campagne de sensibilisation sur son territoire. Mais la manœuvre reste vaine selon les employés sur le terrain. "Je n'ai jamais vu de différence. C'est même encore pire", déplore Fabrice. "La seule solution qui reste serait d'installer des caméras et de sanctionner sévèrement les personnes prises sur le fait, pour faire un exemple."

Des sanctions difficiles à appliquer

Notons que si en Valais, le choix ou non de sanctionner les pollueurs est laissé aux communes, un projet a été accepté au niveau national. Un projet longuement plébiscité par l’Union suisse des paysans, notamment. 

Reste encore à faire entrer en vigueur cette loi, et l'appliquer sur le terrain. "La police est régulièrement informée quand on trouve de gros déchets, mais si on ne prend personne sur le fait, aucune enquête n'est menée", relève Stéphane Drost.

OB
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