Quelle rétribution pour le travail d’un jeune avec handicap ? La Fovahm cherche la meilleure réponse
Les rétributions pour l’activité de personnes en situation de handicap sont faibles surtout ramenées à un salaire horaire. Sauf que le système les pénalise s’ils gagnent "trop" et que les limites institutionnelles ne peuvent guère faire autrement. La FOVAHM cherche le meilleur système possible.
Chaque mois, la Fovahm, la Fondation valaisanne en faveur des personnes avec une déficience intellectuelle, verse une rétribution aux personnes qui travaillent dans ses ateliers. Peu connus, la politique, les tarifs et les critères d’évaluation soulèvent des questions.
La FOVAHM a mandaté la HES-SO Valais pour faire le point, en particulier sur la rétribution des travailleurs. « Il s’agissait de comprendre les satisfactions, insatisfactions et besoins dans ce domaine, dont le système date de dix ans ».
Il faut dire que les montants, ramenés à un « salaire-horaire », oscillent entre Frs 1.20 et Frs 7.00. « Il faut surtout expliquer que ces rétributions sont plutôt symboliques et qu’elles doivent être considérées comme des revenus complémentaires », explique Sébastien Maccaud, responsable du secteur socio-professionnel au sein de la FOVAHM.
À dire vrai, il faut aussi comprendre que ces travailleurs nécessitent des conditions de travail particulières, en principe limitées dans le type d’activité, mais également dans la régularité des horaires.
Un risque élevé sur la garantie de reconnaissance du handicap
A cette situaiotn, s'ajoute un autre facteur, rarement atteint à la FOVAHM mais qui se retrouve régulièrement dans d’autres contextes d’activité pour des personnes en situation de handicap.
Selon le revenu, la rétribution ou le complément obtenu dans une activité, le risque de perdre une rente ou des prestations complémentaires pour un rien, est élevé. Il ne s’agit pas ici de miser sur une rente, mais sur une garantie de finances pour des personnes dont l’état de santé, les compétences et les capacités d’insertion sont très souvent, à géométrie variable. C’est le paradoxe : "il y a dans l’AI, le leitmotiv "la reconversion prime la rente". Mais on voit que dans les faits, cela génère souvent des peurs chez des personnes qui veulent se réinsérer… aussi pour assurer leurs arrières… ", explique Micheline Mariéthoz, responsable Valais central pour Emera Conseil Social.
Il est ressorti de l’étude demandée par la Fovahm que les personnes accompagnées sont sensibles à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « Elles aiment leur travail et ont du plaisir à développer des compétences et relations sociales par ce biais. ».
« La tarification par atelier actuellement utilisée n’a pas fait l’objet de comparaison ni de jalousie entre travailleurs. En revanche, la notion de revenu complémentaire à la rente peine à être comprise par les personnes et certaines familles ». La Fovahm travaille également sur la communication et le type d’explications à donner aux concernés ou à leur famille pour bien comprendre les principes de valorisation appliqués et les bonus pour le bien-être des jeunes au travail.
La Fovahm en quelques chiffres
La Fovahm, ce sont 400 travailleurs adultes avec une déficience. L’institution qui occupe 260 collaborateurs dispose de 35 ateliers et 172 places en hébergement. Elle tourne sur un budget annuel de 29 millions de francs.