Plus de 500 bénévoles ont aidé à protéger les troupeaux en 2023
Bénévoles pour protéger les troupeaux du loup : la démarche cartonne et attire de plus en plus de volontaires. Les éleveurs saluent cet engouement, mais gardent la tête froide. Il faudra beaucoup plus pour faire baisser la pression du grand prédateur.

Devenir bénévole au service de la protection des troupeaux : une aventure qui séduit toujours plus de monde. Le constat est posé par WWF Suisse, l’Organisation pour la protection des alpages (OPPAL) et Pasturs Voluntaris, dans un communiqué signé ce mardi.
L’association OPPAL, active dans les cantons de Vaud et du Valais, avance ses chiffres : de 185 volontaires en 2021, ils ont reçu plus de 300 inscriptions en 2022, 361 en 2023 et plus de 400 pour cette année.
L'an passé, l'organisation est ainsi venue en aide à 55 éleveurs sur 16 alpages. Et si on prend les chiffres au niveau suisse, ce sont 40 alpages et exploitations qui ont pu bénéficier de cette opération, jusqu'aux Grisons, à Saint-Gall et au Tessin.
Un engouement boosté par la médiatisation du loup
Un engouement réjouissant selon les défenseurs du grand prédateur, à l’image du WWF.
La porte-parole du WWF pour la Suisse Romande, Pierrette Rey, le concède d’ailleurs : la médiatisation du loup a sans doute joué son rôle dans cette évolution. "Les gens se rendent compte qu'un engagement est nécessaire pour maintenir la cohabitation entre le loup et les activités agricoles."
Pour la porte-parole, il s'agit avant tout d'une magnifique opportunité pour créer des liens sociaux entre différentes populations. "D'autant que les profils sont très variés, qu'il s'agisse de leur catégorie d'âge ou de leur lieu de vie."
Bénévoles formés
Le type de missions varie en fonction des associations. Chez Pasturs Voluntaris, les bénévoles aident au montage et démontage des clôtures de protection. Avec OPPAL, on apprend à surveiller les troupeaux durant la nuit "l'idée étant de ne pas empiéter sur le travail des bergers", insiste Jérémie Moulin, directeur de l'association.
Une fois inscrits, les volontaires sont d'abord formés. "Il s'agit d'une série de modules, dispensés par des spécialistes des grands prédateurs, de la biodiversité, des samaritains, mais aussi des éleveurs", énumène Jérémie Moulin, "histoire de les préparer au mieux à la réalité du terrain".
Ils sont ensuite répartis en fonction des demandes, pour quelques jours ou quelques semaines. "Couvrir tout le territoire toute l'année serait impossible", reconnait le directeur, "mais la démarche peut offrir des bulles d'air aux éleveurs les moins bien lotis."
"Une régulation du loup reste indispensable"
Contactée l’association des éleveurs de moutons du Valais romand dit saluer le projet, qu’elle voit comme un coup de pouce bienvenu, notamment pour les petites exploitations.
Mais selon eux, cette aide ne remet malheureusement pas en cause la nécessité de réguler le grand prédateur. "Ce qui ne veut pas dire qu'il faut l'exterminer totalement", insiste Claude Lattion, président de l'association. "Il s'agit de créer la meilleure cohabitation, entre éleveurs et prédateurs. Mais aussi entre éleveurs et touristes. Ce qui implique une diminution du nombre de chiens de protection aussi."