Pep mobil : un projet de mobilité qui lutte contre l'isolement social des séniors
Un projet qui combine mobilité et lien social. Dans trois communes valaisannes, cette initiative met en relation des séniors qui possèdent un véhicule et ceux qui n'en ont pas. Le but : lutter contre l'isolement social au-delà d'un simple service de transport.

Maintenir la mobilité des 60 ans plus : l'objectif du projet "Pep mobil" lancé sur les communes de Grimisuat, Arbaz et Ayent. Issue d'un appel à projets de l’État du Valais, le démarche vise à mettre en relation des séniors qui possèdent un véhicule et des aînés qui n'en ont plus, dont le permis de conduire a été retiré ou dont la santé ne permet plus l'utilisation de la voiture.
Porté par l'association "Pep50+", le projet se veut complémentaire à l'offre de transports bénévoles, comme Transport Handicap. "Pep mobil" va au-delà d'un simple service de transport à la personne. Le but est de créer des binômes entre le conducteur et le bénéficiaire pour tisser un lien social et lutter contre l'isolement des personnes âgées. "C'est toujours le même conducteur qui véhicule le bénéficiaire", explique Véronique Christen, présidente de l'association "Pep50+" et coordinatrice du projet.
L'isolement des personnes âgées
Avec l'âge, les séniors perdent peu à peu le lien social. L'impossibilité de se véhiculer vient renforcer l'isolement social. "Le sénior va perdre sa mobilité physique, en devant rester chez lui ou à proximité de son domicile. Mais, il va aussi perdre des lieux sociaux s'il avait l'habitude de se rendre chez ses amis ou ses proches", rappelle Véronique Christen.
Le projet "Pep mobil" contribue aussi à soulager les proches aidants. Le bénéficiaire a droit à deux courses par mois. Ses besoins font l'objet d'un contrat entre lui, l'association et le conducteur pour une durée d'une année. Le binôme est introduit par des facilitateurs formés à la relation, eux aussi des séniors de 60 ans et plus. "Ce projet se construit ensemble, de manière participative", insiste Véronique Christen.
Mais conscient que les besoins peuvent évoluer vite à cet âge, le contrat peut être revu et adapté. "Il peut y avoir des changements de situation ou de santé", indique la coordinatrice du projet. Une maladie peut par exemple impliquer un changement dans les besoins du bénéficiaire. D'une sortie pour marcher une demi-heure sur un terrain plat, le service peut se transformer en course pour déposer le bénéficiaire à l'hôpital pour des contrôles médicaux.
Seuls des frais d'inscription de 10 francs sont perçus auprès du bénéficiaire. Les trajets sont financés par l’État du Valais dans le cadre du projet pilote. La démarche pourrait voir le jour ailleurs dans le canton.