Pas facile de trouver un logement à loyer modéré à l'heure actuelle en Valais
Le Valais a vu ses loyers pour les appartements nouvellement mis, ou remis en location augmenter de 8,1% en un an, selon un indice des loyers Homegate. La faute, entre autres, à une politique cantonale du logement insuffisante, et à une offre de biens qui varie beaucoup selon les régions.

Le canton du Valais a mal à ses locataires. Le Vieux Pays a vu les prix pour les appartements nouvellement mis, ou remis en location augmenter de 8,1% entre novembre 2022 et novembre 2023. C'est plus que la hausse de 4% constatée à l'échelle nationale par l'indice des loyers Homegate.
En deux décennies, le prix du logement a même augmenté de 40% dans le canton, selon Florian Chappot, député au Grand Conseil. La charge financière que représentent les loyers est d'ailleurs la première charge des ménages devant l'assurance maladie. Un problème public que les autorités valaisannes ne peuvent plus continuer d’ignorer car il pourrait s'aggraver avec le temps, explique encore Florian Chappot. "Il y a une politique de logement qui s'intéresse exclusivement à l'accession à la propriété dans un nombre très limité de communes".
Et d'ajouter qu'en ce qui concerne la location, ce n'était pas le cas : "il y avait des actions pour les locataires. Mais aujourd'hui, il y en a de moins en moins, ce qui fait que les loyers sont laissés au libre marché et évidemment, ils ont tendance à fortement augmenter".
54% de propriétaires, 46% de locataires
Florian Chappot annonce aussi vouloir remettre l'ouvrage sur le métier lors de la prochaine session du Grand Conseil et donc, replacer la question du logement dans l'agenda politique. "Il y a quelques dizaines d'années, il y avait beaucoup de projets : des régies fédérales qui investissaient dans du logement à loyer modéré, des fondations comme Mon Foyer qui faisaient de même", explique le député.
Il reste que, les années 90 passées, la focale s'est alors faite exclusivement sur l'accession à la propriété, précise Florian Chappot. "Il faut faire le constat qu'aujourd'hui, tout le monde ne peut pas atteindre cet objectif de devenir propriétaire en Valais". Selon les données de l'Office fédéral de la statistique, le taux de logements en propriété en Valais s'élevait, en 2022, à 53,8%. Le reste concernait donc de la location.
Dix mille nouveaux "Valaisans" en dix ans
Quant à savoir si le canton fait toujours rêver, le président de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier, section Valais (USPI Valais) Timothée Saumade en a la conviction : même s'il ne possède pas de boule de cristal, la hausse des loyers ne devrait pas continuer sur cette lancée, à l'avenir. "Les signaux sont plutôt au vert. La situation pourrait bien se stabiliser, que ce soit pour l'accès à la propriété ou dans le cadre de la location", explique ce dernier.
Et d'affirmer que le canton est toujours une région qui attire. "Beaucoup de gens viennent travailler chez nous. Et puis, la qualité de vie en Valais est très forte. Ce n'est pas nouveau, le canton est un endroit où il fait bon vivre".
Les données de l'Office fédéral de la statistique publiées en fin de semaine passée, mentionnent d'ailleurs qu'entre 2013 et 2022, plus de 10'420 habitants d'autres cantons se sont installés sous nos latitudes. Le Valais arrive même à la troisième place des cantons qui accueillent le plus de personnes d'autres régions de Suisse, derrière Argovie (22'694) et Fribourg (14'586).
Ce qui a pour conséquence de renforcer encore la demande de logements. A ce niveau-là, le président de l'USPI Valais mentionne quelques solutions pour y remédier :
Davantage d'agilité
Pour Timothée Saumade, le Valais s'en sort même mieux que d'autres régions du pays, à commencer par l'Arc lémanique qui peinent davantage face à ces défis d'offre et de demande : "on a de l'immigration pour la qualité de la vie, pour le travail, par suite de conflits dans le monde. Et on ne peut malheureusement pas avoir une construction qui soit suffisamment agile pour immédiatement répondre à la demande".
Et de conclure : "c'est notre travail d'aller soutenir ces démarches de construction pour plus d'agilité".