Mettre les peines à exécution : le casse-tête du Tribunal valaisan des mineurs, faute de place.
Du bon mais aussi du compliqué au bilan 2023 du Tribunal cantonal des mineurs. Le rapport des tribunaux valaisans 2023, tout juste publié, le montre : les magistrats assurent les procédures pourtant à la hausse mais peinent à appliquer certaines sanctions, faute de place d'accueil.

Pas le temps de chômer pour le Tribunal des mineurs : près de 1600 procédures ont dû être ouvertes l’an dernier, selon le rapport annuel des tribunaux valaisans, désormais en ligne.
Malgré une hausse significative de plus de 13%, le tribunal a pu absorber cette augmentation, notamment grâce à la hausse des EPT de greffier et de juge accordée par le Parlement, explique la doyenne, Madame la juge Anne-Catherine Tavernier.
Ce bon point pour assurer ces procédures ne règle pas l’autre volet, celui de l’application des peines et sanctions.
Régulièrement, elles ne peuvent pas être appliquées - ou que très tardivement - faute de place pour des placements éducatifs ou thérapeutiques en milieu ouvert ou fermé, ou de détention d’un prévenu. Dans ce dernier cas, Pramont fait office de site d’accueil. Sauf qu’il est quasiment toujours plein car il dessert, par concordat, toute la Suisse romande et le Tessin.
Frédéric Favre, chef du département de la sécurité, des institutions et du sport, annonçait le mercredi 22 mai que Pramont était la prochaine étape de la stratégie cantonale sur les régimes de détention, où, dit-il, il faudra doubler le nombre de places. « La classe politique a pris conscience de cette problématique il y a déjà plusieurs années mais le temps institutionnel prend quelques années pour la construction de prisons », conclut le conseiller d’Etat.