L’industrie du béton peine à répondre aux besoins et verrait bien des contraintes légales allégées
Les deux faîtières, nationale et valaisanne, de l’industrie des graviers et du béton, ont convié la presse et quelques poignées de politiciens, aujourd’hui, à Sierre. Objectif : leur permettre de mieux comprendre les difficultés de la branche.

La Suisse consomme 68 millions de tonnes de matériau de construction. Le béton en pèse près de 60 et en Valais, selon une estimation approximative de la branche, quelque 600 mille tonnes. Même avec tout le recyclage possible, les besoins en béton peinent à être comblés.
Avec les contraintes de production, l’approvisionnement doit même passer par l’importation alors que la solution est à portée, sous nos pieds, relève Lionel Lathion, président de la faîtière nationale, l’ASGB, association suisse de l’industrie des graviers et du béton.
Les deux faîtières - nationale et valaisanne - de l’industrie des graviers et du béton veulent trouver des solutions. Ce vendredi, elles ont convié les médias et quelques poignées de politiciens à découvrir leur domaine d’activité sur le site de production de granulats et béton Praz SA à Sierre.
Une nature imprévisible et des arcanes administratives trop nombreuses
Même avec les garanties de remise en état après extraction des ressources minérales naturelles, les contraintes administratives sont devenues si lourdes qu’avec les limites imposées, la branche ne parvient plus, régulièrement, à répondre à la demande. Résultat, la matière première minérale doit régulièrement être importée, d’autres canton ou d’autres pays. « Un non-sens quand on fait tout pour appliquer une économie circulaire », souligne François Glassey, président de l’association valaisanne de l’industrie des graviers et du béton.
Une branche qui s’est transformée en quelques années
C’est d’ailleurs l’un des paradoxes : souvent critiquée, la filière a planché plusieurs décennies durant pour intégrer des processus qui limitent son impact environnemental.
Les camions électriques commencent à remplacer les motorisations aux énergies fossiles. Le développement du recyclage de béton déconstruit (récupéré lors de la démolition de bâtiments) pourrait au maximum du potentiel, aller jusqu’à couvrir près du quart des besoins annuels et à qualité équivalente, précise Sébastien Follonier, directeur Holcim Marché Valais-Chablais.
De nouvelles techniques de « recarbonation » laissent entrevoir des perspectives énormes sur la capacité à piéger définitivement du CO2 dans le béton. En clair, une mise en bière du gaz carbonique qui contribuerait largement à en limiter la pollution dans l’air.