L’hiver verra une hausse des ressources en eau, tandis que l’été connaîtra une forte baisse
Pendant un an, le laboratoire de recherche "Stream" a analysé les usages actuels de l’eau, dans le but d’évaluer les ressources disponibles pour la période allant de 2070 à 2099. Son champ d’étude couvre le Val de Bagnes ainsi que le bassin versant de la Sionne.
"Moins d'eau en été, plus d'eau en hiver". C’est le principal enseignement d’une année d’étude menée par le pôle de recherche "STREAM", expert en gestion hydrique.
En partenariat avec la HEVs, BlueArk et le Centre interdisciplinaire de recherche sur la montagne, cette étude s’est focalisée sur le Val de Bagnes et le bassin versant de la Sionne. Pour Emilie Neveu, professeur à la Haute École d’Ingénierie de Sion et responsable du pôle de recherche "STREAM", ces deux régions étaient intéressantes à analyser, car elles possèdent de multiples usages de l’eau.
Changement de régime pluvial
L’étude s’est basée sur les scénarios climatiques officiels de la Confédération, tenant compte des évolutions prévues des températures et des précipitations. À savoir, la température moyenne en Valais devrait augmenter d’environ 6 °C en été et de 4 °C en hiver d'ici à la fin du siècle.
Son but : comprendre comment l’eau est utilisée aujourd’hui et anticiper la disponibilité des ressources entre 2070 et 2099.
Et les résultats sont clairs : les torrents pour l’irrigation pourraient perdre 56 % de leur débit entre juillet et septembre, tout en augmentant de 173 % entre décembre et février.
Selon Emilie Neveu, ces variations seront dues aux changements de régime pluvial : "il y aura plus de pluie l’hiver et moins l’été". Ce qui aura comme conséquence des débits estivaux en diminution et une plus forte présence de la pluie en hiver au détriment de la neige.
Repenser l’usage de l’eau
Si les impacts concrets restent incertains, les résultats sont pourtant clairs. Et pour éviter d’éventuelles pénuries, de nouveaux projets seront lancés pour repenser l’usage futur de l’eau. "Il y a des projets qui porteraient sur la gestion de l’eau afin de moderniser les réseaux d’eau", précise Emilie Neveu.
De plus, d’autres projets sont aussi à l’étude, comme calculer les impacts de l’évolution des ressources sur les usages futurs, ou encore la détection de nitrate dans l’eau, et enfin un projet lié aux risques des dangers naturels liés à l’eau.
Rapport complet de l’étude : Transition énergétique - synergies et impacts sur la gestion de l’eau