Les ventes de camping-cars ont explosé en 2020. En cause, la crise du coronavirus.
Les ventes de camping-cars ont explosé en 2020, avec une hausse des nouvelles immatriculations de 26%. En cause: la crise du coronavirus. Et dans le contexte actuel, cette tendance semble se confirmer. Le camping-car a de beaux jours devant lui.

Crise du coronavirus et difficulté à voyager à l’étranger incitent de plus en plus de monde à partir en camping-car. Les ventes ont explosé en 2020, avec une hausse des nouvelles immatriculations de 26%, battant ainsi le record précédent de 2019. Une tendance qui semble se confirmer pour 2021.
«Il y a vingt ans, c'étaient les gens en marge qui roulaient en camping-car.» Stéphane Coutaz, directeur de Maillard Monthey SA
Pourtant, ce succès est assez récent. «C'est un mouvement de fond qui a démarré il y a trois ou quatre ans», explique Stéphane Coutaz, directeur de Maillard Monthey SA, actif depuis plus de vingt ans dans le domaine du camping-car. «Quand nous avons commencé, nous avions 80% de clients suisses-alémaniques. En Suisse romande, le camping-car était vraiment quelque chose d'accessoire. C'étaient un peu les gens en marge qui roulaient en camping-car. Depuis une dizaine d'années, notre clientèle romande s'est développée: c'était à l'époque principalement des retraités et des pré-retraités. Et aujourd'hui, entre le coronavirus et les problèmes de terrorisme, voyager est un peu compliqué, donc nous avons une clientèle moitié familles, et moitié retraités et pré-retraités.» Stéphane Coutaz reconnaît aussi un petit effet de mode. «Les gens cherchent peut-être autre chose que d'être tous entassés sur des plages.» L'année dernière, il a doublé son volume de locations par rapport à 2019.
«Nous avons plus de demandes que ce que nous pouvons livrer.» Stéphane Coutaz, directeur de Maillard Monthey SA
L'année dernière, Stéphane Coutaz a constaté une forte augmentation des demandes de location, mais aussi des ventes. Pourtant, il n'a pas pu servir tous ses clients. Il n'avait plus de camping-car à proposer. «Certaines usines ont dû fermer plusieurs semaines en raison du coronavirus. Une partie de cette clientèle que nous n'avons pu satisfaire s'est reportée sur 2021. Nous avons déjà quelques premiers signes, qui nous disent que peut-être les usines ne vont pas arriver à livrer tout ce que nous avons demandé. Nous sommes donc un peu dans un statut où nous avons plus de demande que ce que nous pouvons livrer. Cela va certainement évoluer, mais cela a une répercussion sur nos commandes.»
Des activités qui naissent autour de cet engouement
Sur cette tendance se sont aussi greffées d’autres activités. Comme celle de Loann Wurlot. Le jeune homme de 24 ans est menuisier, spécialisé dans l’aménagement de minibus. «Les clients viennent avec un véhicule utilitaire vide. Nous faisons les plans ensemble avec l'aménagement intérieur qu'ils souhaitent: lit, cuisine et autres. Puis, ils viennent rechercher le van lorsque c'est fini.» Au départ, Loann Wurlot a fait son premier véhicule pour lui, avant de le revendre. Il remarque tout de suite qu'il y a beaucoup d'intérêt pour son travail. Et, il y a six mois, il décide de créer sa propre entreprise. La demande est là.
Et, vu la situation sanitaire mondiale, les pronostics pour 2021 sont optimistes. Stéphane Coutaz a, lui aussi, déjà reçu de nombreuses demandes. Le camping-car devrait rester une vraie alternative pour les vacances cette année, pour autant que les usines qui les fabriquent ne connaissent pas de nouvelles périodes de fermeture.