Les transports publics accessibles à tous dès la fin décembre? Un vœu légal qui reste hors de portée
Au 1er janvier au plus tard, les transports publics doivent être utilisables de manière autonome par les personnes à mobilité réduite. Validée le 13 décembre 2002, c’est la LHand, loi sur l’égalité pour les personnes handicapées qui l’exige. Une exigence inatteignable, tant à l’échelle nationale.

Au 1er janvier, tous les transports publics de Suisse devront être accessibles à tous, de manière autonome. Cette date-butoir figure dans la LHand, la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées de 2002 mais à dire vrai, elle concerne toute personne considérée à mobilité réduite, qu'elle soit en fauteuil roulant, avec des béquilles ou un déambulateur, avec une poussette ou des cabas à commissions qui limitent sa capacité à se déplacer.
Pour tous les cantons, c’est surtout au niveau des arrêts de bus et dans une moindre mesure, des quais ferroviaires que se porte le problème, souligne Philippe Schwéry, ingénieur en mobilité au SDM, service cantonal de la mobilité. En Valais, sur 1800 arrêts, 300 sont conformes. 90 s’y ajouteront avec un gros peut-être, car ils sont encore sous analyse. En clair : 1400 devront encore être transformés. Le canton a édicté une directive. Elle identifie 400 quais ou arrêts qui devront être prioritairement mis en conformité, notamment en fonction de leur fréquentation, de l’équité de la répartition géographique, de leur position dans la toile des lignes combinées, bus, trains, et autres mais aucune date-butoir n’est fixée.
C’est dire que le respect de la loi n’est pas pour demain.
Pour les transporteurs, globalement, le matériel roulant, rail et route, passe d’office l’examen. Pour servir, il doit être homologué dans ce sens mais toutes les compagnies ne sont pas logées à la même enseigne, en particulier celles qui œuvrent sur le rail et sur la route et celles qui sont – ou non – propriétaires des arrêts, constate Patrick Cretton, directeur des SMC qui dessert la région de Sierre en rive droite.
Car Postal dessert 1600 arrêts en Valais, explique Philippe Cina, responsable Marché et Clients Suisse romande chez CarPostal.
La majorité de ces arrêts est propriété des communes, également concernées financièrement par les tronçons qui relèvent du canton.
A peine « vieille » de 20 ans, la société Regionalps n’est pas loin du but, se réjouit Yves Marclay, son directeur. Au fur et à mesure de son développement, elle a pu appliquer le texte prévu pour une entrée en vigueur à fin 2023 et pour les plate-formes non encore conforme, comme les autres trasnporteurs du pays l'on annoncé ce vendredi, un service de substitution sera proposé à celles et ceux qui en nécessiteront.
C’est donc essentiellement sur les réaménagements d’arrêts que les choses se corsent. A la tête de la fédération des communes valaisannes, Stéphane Coppey, président de Monthey le reconnait : les communes devront trouver leur propre solution, même si un appui du canton reste possible.
A l’échelle nationale, 30% des arrêts de bus et 60% des quais et des gares, seront conformes au 1er janvier.
