Les sœurs du Monastère de Géronde à Sierre dévoilent le secret de la fabrication des hosties
A Pâques, des milliers de Valaisans se rendront à la messe et iront communier. Le Monastère de Géronde à Sierre nous a exceptionnellement ouvert ses portes pour partager le secret de la fabrication du pain d'autel, ces petites galettes ronde symbolisant le corps du Christ.
À l’approche des fêtes de Pâques, nous vous dévoilons ce lundi le secret de fabrication des hosties, ces petites galettes rondes symbolisant le corps du Christ, distribuées aux fidèles lors de la communion. Et pour en savoir plus, nous sommes allés au Monastère de Géronde à Sierre. Les sœurs nous ont exceptionnellement ouvert les portes du domaine.
Un travail fait avec le cœur
Dans une petite pièce lumineuse, c'est Sœur Marie-Raphaële, en charge de la fabrication des hosties depuis près de 30 ans, qui nous accueille. Elle nous reçoit avec Sœur Marie-Paule, qui l'aide pour la fabrication de ces petites galettes. "Je vous le dis tout de suite : ce n'est pas un travail comme les autres. C'est un travail sacré", s'empresse de préciser Sœur Marie-Raphaële. "Parce que tout ce que nous allons faire ici deviendra le corps du Christ. Je le fais donc de grand cœur, avec beaucoup de joie."
Deux ingrédients seulement
La recette est simple : de la farine et de l'eau. "Je prépare le pétrin dans une grande machine, jusqu'à la consistance voulue. Puis la pâte est prélevée et s'écoule automatiquement sur deux grandes plaques, qui se referment sur elles-mêmes, un peu comme pour les bricelets. Après environ 50 secondes, la cuisson est terminée. Nous obtenons deux galettes d'environ 30 centimètres de diamètre, qu'il va encore falloir découper", explique Sœur Marie-Raphaële.
Quand on lui demande si elle prie en confectionnant les hosties, Sœur Marie-Raphaële sourit. "Je mets tout mon cœur dans chaque geste que je fais. C'est ça la prière. Par moment, c'est le cœur qui compte pour que le travail soit bien fait." Concernant la quantité d'hosties que le Monastère de Géronde produit, Sœur Marie-Raphaële lève les yeux au ciel : "Oh là là ! Je laisse calculer le Bon Dieu".
Une fois les galettes cuites, il faut encore les mettre sous presse jusqu'à l'humidification. C'est une étape importante. "Si vous ne les humidifiez pas avant de les découper, les hosties partent en mille morceaux."
Augmentation de la demande durant les fêtes
À l’approche des fêtes de Pâques ou de Noël, mais aussi à la rentrée, la demande d’hosties augmente. Le Monastère de Géronde fournit d’ailleurs plusieurs paroisses dans la région. "Nous vendons des hosties aux paroisses qui veulent bien s'approvisionner chez nous, car nous ne sommes pas les seules à en fabriquer dans le diocèse", précise Sœur Marie-Bénédicte, responsable de l’accueil. "Ce sont plutôt des paroisses de la région ou du Haut-Valais, qui viennent elles-mêmes chercher les hosties au monastère. Nous livrons également les hosties en gros aux sœurs ursulines de Brigue."
Les restes provenant des découpes des hosties sont offerts aux familles : les enfants en raffolent, nous confie Sœur Marie-Bénédicte avec un sourire.
La vente des hosties aux paroisses, aux communautés de la région et à diverses institutions en Valais et hors du canton offre au monastère des revenus complémentaires bienvenus. "Les ventes ont chuté de manière brutale au moment du confinement et la remontée s’est faite très lentement. Mais elle se fait. On le sent en ce moment", précise Soeur Marie-Bénédicte.
Les sœurs vendent également le vin qu'elles produisent et des cartes ou brochures réalisées à la main. Le Monastère de Géronde accueille également les personnes qui désirent se ressourcer dans le silence.