Les petits commerçants valaisans dénoncent la concurrence déloyale des géants de la vente en ligne
La double peine pour les commerces indépendants valaisans. Déjà confrontés à la déferlante des produits chinois à prix cassés, ils subissent aussi les décisions en matière de mobilité urbaine qui, selon eux, asphyxient leur activité.

Près d'un commerçant indépendant valaisan sur cinq (18.31%) affirme être en concurrence directe avec les plateformes chinoises de vente en ligne.
Conséquence pour les entreprises concernées : une diminution du chiffre d'affaires de 13%, selon un sondage effectué en début d'année par l'UCOVA, l'Union Commerciale Valaisanne, qui tenait lundi soir ses assises annuelles.
En 2023, Temu a réalisé un chiffre d'affaires de 350 millions de francs, en Suisse. Pour 2024, on parle de 750 millions voire, maintenant, de 900 millions. Quant au détaillant de mode Shein, dont le siège a été déplacé à Singapour, ses ventes dans le pays se sont élevées à 250 millions de francs l'an dernier.
Problème : les règles du jeu sont loin d'être identiques pour tout le monde. L'UCOVA relève que les failles du cadre législatif et économique actuel permettent aux géants du e-commerce chinois de contourner les règles fiscales, sociales et environnementales "pour inonder le marché de produits à prix cassés, souvent sans respect des normes en vigueur." En résumé, cette concurrence est déloyale et une intervention politique est impérative.
Le 30 km/h, "un cheval de Troie"
A cela s'ajoutent les décisions des autorités locales en matière de mobilité urbaine. Suppressions des places de parking, restrictions d'accès aux centres-villes ou, comme tout dernièrement à Sion, extension des zones 30 kilomètres/heure : selon l'UCOVA, ces obstacles poussent encore davantage les consommateurs vers le tout-en-ligne.
Le directeur, Flavien Claivaz, appelle les élus à devenir leurs alliés, citant l'exemple vertueux de Martigny et son Avenue de la Gare.
En attendant, l'UCOVA invite ses quelque 800 membres à soigner leur communication et accroître leur visibilité. Dès septembre, une formation sera dispensée pour donner aux participants les outils concrets nécessaires à la promotion, à la vente et à la gestion de leur présence digitale, en complémentarité avec leur commerce stationnaire.