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Les frais de formation des pilotes coûtent cher. Air Zermatt investit dans son propre simulateur.

Les frais de formation imposés aux pilotes pour le maintien de leurs compétences augmenteraient d'année en année. Gerold Biner, directeur d’Air Zermatt, parle d'un montant avoisinant les 500'000 francs en 2020. Trop cher selon lui. Air Zermett investit dans son propre simulateur.

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Nathalie Terrettaz
Nathalie Terrettaz
05 nov. 2020, 06:00
/ Màj. le 27 oct. 2023 à 15:29
Gerold Biner, CEO Air Zermatt
Gerold Biner, CEO Air Zermatt © Air Zermatt

Les frais de formation imposés aux pilotes pour le maintien de leurs compétences augmenteraient d'année en année. C’est en tout cas ce qu'explique Gerold Biner, directeur d’Air Zermatt, en ce mois de novembre. Pour la compagnie valaisanne, c’est traditionnellement le mois consacré à l’entraînement de ses pilotes.

«Les frais d'entraînement se chiffrent à près de 500'000 francs cette année.» Gerold Biner, directeur Air Zermatt

Le mois de novembre est un mois calme à Zermatt. La plupart des hôtels sont fermés. Tout le monde se prépare pour la saison d’hiver. Pour Air Zermatt c’est donc la période idéale pour l’entraînement de sa quinzaine de pilotes.

Pour conserver leurs compétences et leurs licences, ils sont en effet astreints à de nombreux tests. Des test imposés par l’EASA, l’European Union Aviation Safety Agency, soit l'agence européenne qui garantit la sécurité aérienne, mais aussi par l’OFAC, l’Office fédéral de l’aviation civile. Si Gerold Biner, directeur d'Air Zermatt, reconnaît l’utilité d’un tel entraînement, il en dénonce par contre le coût. «Uniquement pour les pilotes et pour tout le personnel d'Air Zermatt, nous avons dû augmenter les frais d'entraînement. Nous venons de discuter du budget: il avoisinera le demi-million cette année pour garder ces compétences.» C'est beaucoup trop selon lui et il n'en comprend pas la raison. Gerold Biner avance l'hypothèse de qualifications qui auraient changé. Par contre, il ne voit pas la différence avec le travail que les pilotes effectuaient il y a dix, quinze ou vingt ans.

En 2014, le budget alloué à l'entraînement des pilotes était de 230'000 francs. «Faire un entraînement chaque année est très utile», reconnaît Gerold Biner. «Mais à partir d'un certain moment, ce n'est plus que remplir des papiers et rien d'autre. Cela ne nous apporte pas un centimètre de plus concernant la sécurité, mais cela nous coûte toujours plus cher. Et, si nous approchons les 500'000 francs pour une entreprise qui existe depuis cinquante ans, je me pose quand même des questions.»

«Insister et investir sur la formation des pilotes est primordial pour garantir la sécurité.» Antonello Laveglia, porte-parole de l'OFAC pour la Suisse romande et italienne

Ces questions, nous les avons posées à l’OFAC, l'Office fédéral de l'aviation civile. Selon Antonello Laveglia, son porte-parole pour la Suisse romande, la règlementation n’a pas changé depuis 2014, tant du côté de la Confédération que du côté européen. Si les tests peuvent sembler nombreux, Antonello Laveglia rappelle leur importance. «Il y a sûrement une partie administrative, mais de là à dire que ces formations sont inutiles il y a une différence. Un des aspects décisifs dans l'aviation c'est le rôle du pilote. C'est pour cela qu'insister et investir sur la formation et sur le maintien des compétences des pilotes est primordial. C'est ce qui a contribué ces dernières années à améliorer la sécurité de l'aviation civile.»

«Tout le monde veut prescrire, mais personne ne veut prendre de responsabilités.» Gerold Biner, directeur Air Zermatt

Ce que reproche surtout Gerold Biner à ces entraînements imposés, c’est qu’ils seraient, selon lui, totalement déconnectés de la réalité. Et il pointe surtout du doigt un simulateur situé à Valence en Espagne. «Ce simulateur ne nous apporte rien du tout. Zéro. L'expérience, les échanges que nous avons avec les pilotes et les instructeurs nous est bien plus profitable. Mais, nous sommes obligés par la loi de suivre cette formation à Valence. Nous avons d'ailleurs dû nous battre pour conserver le service de sauvetage, sans devoir aller sur ce simulateur. C'est fou. Cela manque vraiment de bon sens. Tout le monde veut prescrire, mais personne ne veut prendre de responsabilités.»

La solution d'Air Zermatt pour réduire les coûts : avoir son propre simulateur

Afin de réduire ces coûts à l’avenir, la compagnie a investi dans son propre simulateur, un modèle développé par la start-up VRM Switzerland. S'il ne remplacera pas le simulateur tant décrié de Valence, ce modèle permettra tout de même à Air Zermatt de limiter les déplacements de ses pilotes à l'étranger. L’engin est encore en attente d’une certification de l’EASA. Il devrait être opérationnel dans le courant de l’année prochaine.

NT
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