Les bisses et l'irrigation traditionnelle inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco
L'Unesco a inscrit l'irrigation traditionnelle sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Une inscription qui a toute son importance pour le canton, selon Gaëtan Morard, directeur du Musée valaisan des bisses et président de l’Association des Bisses du Valais.

L'Unesco a inscrit l'irrigation traditionnelle sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. C'est ce qu'a indiqué ce mardi l'Office fédéral de la culture par le biais d'un communiqué. Et par irrigation traditionnelle, il est notamment question des consortages de bisses valaisans. En particulier ceux d'Ayent, de Lens, de Trient, de Nendaz, de Grächen ainsi que de l'Oberwalliser Sonnenberge. Ailleurs en Suisse, les Wässermatten (prairies irriguées) de Haute-Argovie dans les cantons de Berne et Lucerne y sont aussi associées.
Dans sa décision, le comité intergouvernemental de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni au Botswana, a souligné la "valeur d'exemple" de cette candidature multinationale portée par l'Autriche et à laquelle la Suisse est associée.
Un savoir-faire unique
Le savoir-faire propre aux bisses valaisans a d'ailleurs quelque chose d'unique au monde. C'est en tout cas ce qu'estime Gaëtan Morard, directeur du Musée valaisan des bisses et président de l’Association des Bisses du Valais : "Il y a plein de systèmes d'irrigations traditionnels qui existent ailleurs dans le monde, mais la spécificité de chacun d'entre eux, c'est de s'adapter à l'environnement local. Dans l'arc alpin, on va retrouver des éléments techniques, des savoirs qui sont liés au Valais".
Cette inscription au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco entraînera également un certain nombre de conséquences, selon Gaëtan Morard : plus grande visibilité de ce type d'irrigation dans le monde, meilleure coordination entre les institutions et les acteurs qui s'occupent des consortages, enfin, une reconnaissance qui pourrait amener son lot de subventions, que ce soit de la part du Canton, de la Confédération ou de l'Union européenne. "Tout ça pour faire perdurer la transmission de ce patrimoine qui existe depuis 700 ans", précise Gaëtan Morard.
La saison d'alpage aussi inscrite
Autre tradition emblématique des zones de montagne suisses, la saison d'alpage. Cette dernière a également été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité ce mardi. Elle rassemble savoir-faire, coutumes et rituels autour de l'économie alpestre, selon l'Office fédéral de la culture qui explique que cette tradition remonte au Moyen Age.
L'avenir de cette tradition soulève de nombreuses questions, par exemple sur la transmission de ces savoirs ou sur l'adaptation de cette pratique aux changements climatiques.