Le vignoble valaisan lutte contre la flavescence dorée
La lutte contre la flavescence dorée s’intensifie en Valais. Depuis lundi et pendant deux semaines, certains vignobles infectés feront l’objet de traitements. Particularité de cette campagne : les opérations se dérouleront de nuit.
Durant les deux prochaines semaines, plusieurs vignerons valaisans devront lutter contre la flavescence dorée, une maladie de la vigne transmise par un insecte vecteur porteur d’une bactérie qui affecte durablement le cep.
La maladie n’est pas nouvelle en Valais. En 2016, un premier foyer apparaît sur la commune de Fully. Il sera ensuite complètement éradiqué grâce à un traitement. Après quelques années de répit, la flavescence refait surface en 2020 à Port-Valais et à Ardon. En 2021, c’est au tour de Saxon d’être touché, puis en 2022, la situation s’aggrave avec l’apparition de symptômes à Riddes, Leytron, Saillon, Fully et Martigny. Dernier épisode en date, l’an dernier, de nouvelles communes s’ajoutent à la liste, Vionnaz, Vouvry, Collonges, Chamoson et Vétroz. Actuellement, elle continue de se répandre : treize communes valaisannes sont déjà touchées, ce qui représente 960 hectares de vigne sur les 4'600 existants dans tout le canton.
La lutte s’organise
Une fois la maladie détectée sur un cep, des mesures sont immédiatement prises. La première consiste à arracher le pied de vigne concerné. Un périmètre de lutte est ensuite défini autour de ce cep, généralement dans un rayon de 500 mètres. Dans cette zone, l’application d’un insecticide devient obligatoire pendant au moins deux années consécutives suivant la découverte de la plante malade.
Des opérations de prospection doivent ensuite être menées dans ce périmètre, à l’échelle communale. De son côté, l’Office de la vigne et du vin, mandaté par la Confédération, est chargé de prospecter au-delà du périmètre de lutte.
Une baisse de cep malade en vue
Selon Guillaume Favre, responsable du secteur vigne à l’Office de la vigne et du vin, la tendance devrait s’inverser dès cette année : "Sur la base de l’expérience de nos collègues vaudois, confrontés à ce problème depuis plus longtemps que nous, on devrait, à partir de cette année en Valais, observer une baisse du nombre de ceps atteints."
Mais pour y parvenir, il compte sur la participation de tous les vignerons. Si le canton organise la lutte et distribue gratuitement les produits avec l’aide de la Confédération et des communes, il ne peut pas mettre en place un contrôle systématique sur le terrain.
Sur le terrain, dans la pratique, les viticulteurs interviendront de nuit, entre 21h30 et 5h30 du matin. Ces traitements pourraient déranger les riverains en raison du bruit généré.
Directement concerné sur ses parcelles de Charrat et Chamoson, le vigneron-encaveur Clément Gay détaille les mesures pratiques à adopter face à cette maladie.