Le Martignerain Christian Keim, enseignant retraité, réalise un inventaire des libellules du Valais
Le Martignerain Christian Keim consacre ses journées à la production d'un second inventaire des libellules valaisannes. Son but : recenser les 58 espèces présentes sur le territoire cantonal, afin d'appuyer les bureaux d'étude environnementaux et le canton du Valais. Rencontre.

Inventorier toutes les libellules valaisannes, pour prendre le pouls des biotopes humides de notre canton : c’est l’objectif que s’est fixé Christian Keim. Cet enseignant primaire à la retraite dédie la majorité de son temps à ce projet. Il arpente ainsi, filet à la main, les sites du Valais favorables aux libellules, pour récolter un maximum de données sur les odonates.
Car leur situation donne beaucoup d’informations sur la santé des écosystèmes dans lesquelles ils vivent. De plus, ils sont faciles à observer pour un naturaliste amateur, glisse le Martignerain. "Cela ne nécessite pas beaucoup de matériel, et on apprend rapidement à les reconnaître", avance-t-il.
Donner une estimation des zones à mettre sous protection
Le but de Christian Keim : recenser les 58 espèces présentes sur le territoire cantonal, notamment pour cartographier les zones dignes de protection. Son travail pourra ensuite servir d'outil aux bureaux d'étude sur l'écologie et au canton du Valais. Car cet inventaire demande beaucoup de temps, une ressource dont l'enseignant à la retraite dispose, avance-t-il. Il se déplace régulièrement sur le terrain. "Des employés ne pourraient pas se permettre, par exemple, de faire une dizaine de sorties dans un même lieu. De mon côté, je ne me mets pas de contrainte !"
Il estime se situer actuellement à environ 80% de l'inventaire final, prévu pour 2026. Une recherche qu’il fait par passion, et à laquelle il dédie presque chaque jour plusieurs heures.
Faire un état des lieux 30 ans après
Le Martignerain a déjà produit pour le canton du Valais un premier inventaire de ce type, en 1996. Dès lors, pourquoi s'être lancé une deuxième fois dans cette opération ? "Pour établir une comparaison !" Il s'agit de voir comment elles se portent aujourd'hui, afin de comprendre, dans la foulée, la santé de leur habitat. Verdict ? "Les libellules se portent plutôt bien à mon sens", sourit le naturaliste amateur.
Des zones protégées
Et ce, paradoxalement, grâce à la construction de l'autoroute, poursuit Christian Keim. "La plupart des gravières qui avaient été creusées pour éviter des coûts liés aux transports ont été, depuis, renaturalisées." Ce qui a offert de nouveaux espaces aux odonates. Et d'une manière générale, le Valais a bien su préserver les zones sauvages, salue l'enseignant. Sur les 80 espèces de libellules qui volent en Suisse, 58 peuvent être observées en Valais. "Ce qui correspond à 80% des espèces - notre canton n'a pas à rougir !", se réjouit-il.
Précisons que, en particulier depuis les années 2000, de nombreux marais ou étangs ont été mis sous protection cantonale ou fédérale. Autant de biotopes que les libellules, mais aussi d'autres insectes ou animaux, ont donc pu se réapproprier.