Le lieu de production du pain doit désormais être indiqué lors de la vente
L'origine du pain et des autres produits de boulangerie doit désormais être déclarée lors de la vente. Une mesure qui s'inscrit dans le contexte de l'augmentation massive des importations des produits de boulangerie ces dernières années.
L'origine des beignets, boules de Berlin, croissants et du pain doit désormais être déclarée lors de la vente. Une nouvelle mesure entre en vigueur ce 1er février 2024 en Suisse. Sont concernés : les produits de boulangerie, les viennoiseries et les sandwichs vendus dans les commerces. Le pays de production doit désormais être indiqué par écrit et non plus seulement oralement, précise l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Les consommateurs seront ainsi au clair sur l'origine des articles.
En Valais, l'Association valaisanne des boulangers-pâtissiers-confiseurs salue cette nouvelle mesure attendue depuis des années, rappelle le président de la faîtière Albert Michellod. Les détaillants s'organisent pour mettre en place cette mesure. Exemple à Crans-Montana, où les boulangeries Taillens affichent désormais fièrement l'origine de leurs produits artisanaux. "C'est l'occasion de rappeler à nos clients que le pain est produit dans nos régions, précise Nicolas Taillens, le patron des boulangeries Taillens. On a raison de se réjouir de cette nouvelle loi", ajoute-t-il. À l'instar de la provenance des viandes et des poissons, les commerces devront afficher le lieu de production du pain. "Chez nous, on verra que ça, rigole Nicolas Taillens. Les autres ne seront sans doute pas fiers de dire que leur pain vient de Pologne ou d'ailleurs. Et probablement qu'ils essaieront de cacher un peu l'origine de leur pain", estime-t-il.
Du pain béni ou du pain perdu ?
Si les artisans se frottent les mains, les commerces qui importent du pain rechignent à l'idée de devoir afficher la provenance des produits. "Dans l'imaginaire des gens, un pain qui est servi chaud a forcément été produit dans la région, alors que ce n'est pas toujours le cas", regrette Nicolas Taillens. Cette adaptation de la loi sur les denrées alimentaires s'inscrit dans le contexte de l'augmentation massive des importations des produits de boulangerie ces dernières années. Selon l'Association suisse des patrons boulanger-confiseurs, 150'000 tonnes de pain sont importées chaque année en Suisse. Ces produits se retrouvent bien souvent sur les étals de la grande distribution, des stations-services et dans les restaurants et les hôtels. "Seulement 25% du pain est acheté chez l'artisan. Le reste provient de la grande distribution et de l'étranger", rappelle le boulanger du Haut-Plateau.
Les détaillants disposent d'une année de transition pour mettre en œuvre cette nouvelle mesure. "J'espère que les contrôles seront stricts", ajoute Nicolas Taillens. Les clients risquent d'avoir des surprises en achetant leur pain dans certains commerces qui importent leurs produits", conclut-il.