Le Grand Conseil ne réélit pas un juge cantonal pour question d'âge

L’élection du pouvoir judiciaire a une nouvelle fois fait des vagues au Grand Conseil valaisan. Contrairement à il y a quatre ans, ce n’est pas le cas du procureur général qui a focalisé les débats. Mais bien celui d’un juge cantonal, en poste depuis plus de trente ans. Elu en 1992 sous l’étiquette du PDCVr, Jean-Bernard Fournier souhaitait, à 72 ans, rempiler pour un nouveau mandat de quatre ans. Mais plusieurs groupes politiques ne l’ont pas entendu de cette oreille.  

Il n’y a certes pas de base légale en Valais pour écarter la candidature d'un juge sur le seul critère de l’âge. Une motion du groupe Neo en ce sens a été acceptée à une large majorité l’an dernier. Mais elle n’est pas encore inscrite dans la loi. Les groupes du Centre et de die Mitte Oberwallis ont donc jugé qu’écarter le magistrat relevait de l’arbitraire.  

Les autres groupes en revanche ont parlé de la nécessité d’être cohérents par rapport aux décisions qui ont été prises dans la salle du Casino. Ils ont aussi rappelé un récent arrêt du tribunal fédéral sur un cas similaire à Zurich : l’âge peut effectivement être pris en compte pour décider de nommer ou non un membre du pouvoir judiciaire. Pour autant que ce ne soit pas le seul critère.  

C’est finalement à bulletins secrets que le Grand Conseil a dû se prononcer. Un choix qui n’a pas fait l’ombre d’un doute : par 93 voix contre 31 et cinq abstentions, le Parlement a décidé de confirmer le choix de la commission de justice d’écarter la candidature de Jean-Bernard Fournier. Plusieurs groupes ont toutefois fait part de leur volonté de mettre un terme le plus rapidement possible au flou juridique qui règne dans ce dossier.