La Ville de Sion boucle son exercice 2023 sur un bénéfice
La Ville de Sion boucle son exercice 2023 dans les chiffres noirs. Si les dépenses correspondent plus ou moins au budget établi à l'été 2022, les recettes liées à l'activité d'achat-vente d'énergie ont joué des mauvais tours à la municipalité.
L'exercice 2023 de la Ville de Sion laisse apparaître un bénéfice de 682'725 francs, contre une perte prévue au budget de 240'000 francs. "La situation financière de la Ville est saine. Les comptes 2023 sont meilleurs que prévus et peuvent être qualifiés de bons", se félicite Philippe Varone, président de Sion.
Les charges se sont élevées l'an dernier à 244 millions de francs. Les dépenses liées pour l'entretien du réseau routier cantonal, au transport régional voyageur, à la justice, au financement des chaires de l'EPFL ont augmenté.
Des investissements 100% réalisés
Le total des dépenses d'investissements se monte à 39,8 millions de francs. Autofinancés à 82%, les investissements se situent dans la fourchette haute des dépenses moyennes de ces dix dernières années. Parmi les projets réalisés en 2023 : la réfection des anciens locaux de la HES pour le Pôle musique, la passerelle de mobilité douce à proximité de l'hôpital, la réfection des piscines municipales et de la patinoire de l'Ancien-stand.
Et toute une série d'investissements liée aux infrastructures cantonales. "En tant que ville-site, on accueille passablement de services de l'administration cantonale, les hautes écoles, et la Ville participe à l'investissement de la plupart de ces infrastructures", détaille Philippe Varone. "Ce sont environ 5 à 6 millions par année qui sont dans les comptes pour cette participation aux investissements", poursuit l'élu PLR.
Une ombre au tableau
Les comptes présentés par la Ville de Sion sont dans les clous des indicateurs financiers. Seul bémol pour le résultat 2022 : l'activité d'achat-vente d'énergie. L'écart entre le budget et les comptes atteint près de 4,5 millions de francs. Propriétaire de participations dans plusieurs centrales hydrauliques valaisannes, la Ville de Sion doit budgétiser chaque année les gains qu'elle peut enregistrer par l'achat et la vente d'énergie. En raison de l'explosion des prix de l'électricité ces deux dernières années, la municipalité a prévu, au moment de l'élaboration de son budget durant l'été 2022, des recettes conséquentes. Sauf que les tarifs ont enregistré une forte baisse dès la fin de l'année 2022, laissant apparaître une perte de 4,5 millions de francs.
Pour rattraper cet aléa budgétaire, la Ville de Sion a pu compter sur des recettes fiscales supérieures aux attentes. 7,8 millions de francs de plus. Tous les impôts progressent : l'impôt sur le revenu des personnes physiques, l'impôt sur le capital, et surtout l'impôt à la source, qui est synoyme de l'attractivité de la Ville de Sion, selon son président. "C'est la bonne nouvelle", se réjouit Philippe Varone. "L'impôt à la source montre que les investissements réalisés sur le campus Enerypolis ont permis l'installation de collaborateurs de l'étranger à Sion, qui paient des impôts", explique-t-il.
Pour l'avenir, Philippe Varone se montre confiant. Il reste toutefois vigilant concernant les recettes fiscales. Depuis l'entrée en vigueur en 2022 de la réforme fiscale des entreprises, la RFFA, la Ville de Sion a vu ses recettes fiscales diminuer de 6,5 millions de francs. Le deuxième volet, celui en faveur des personnes physiques, est actuellement en discussion au Grand Conseil et pourrait déboucher, après la deuxième lecture, sur une baisse d'impôt pour les personnes physiques, et donc une diminution des recettes pour les communes.