La précarité toucherait plus de 6% de la population en Valais
Quatre ans après une première publication sur la situation sociale, le canton a présenté ce lundi les conclusions de différents rapports, ainsi qu’une première étude sur l’enjeu du logement. Des outils précieux pour orienter la politique sociale du Valais dans les années à venir.

La précarité est bien présente en Valais. Le canton a présenté ce lundi devant la presse les conclusions de trois rapports sur l’évolution de la situation sociale en Valais. Quatre ans après une première publication, ce suivi de la pauvreté fournit un aperçu de la situation sociale du canton, de son évolution et des politiques sociales mises en place.
Le premier document dresse un état des lieux et analyse également la pauvreté et le non-recours à l’aide sociale.
Selon ce rapport, plus de 6% de la population analysée ne dispose pas de revenus suffisants pour couvrir les besoins minimaux.
"Le premier constat, c'est que la précarité existe. Elle est bien présente en Valais, même si elle est souvent cachée", reconnaît Mathias Reynard, chef du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture.
"Il y a une part non négligeable de la population qui est en situation de précarité. Certaines catégories sont plus touchées : les familles de manière générale, et plus particulièrement les familles monoparentales, avec un taux de recours à l'aide sociale de 13%. Nous constatons également que 26% sont à risque de précarité. Ces signaux nous montrent que nous devons encore agir : la politique sociale doit être une priorité pour le gouvernement valaisan."
Taux élevé de non-recours à l'aide sociale
Le rapport présenté ce lundi met également en lumière un taux élevé de non-recours à l'aide sociale. "C'est toujours frappant : en Valais, nous avons quasiment un quart des personnes qui aurait droit à des aides, qui n'en font pas la demande. C'est notamment dû au fait que les personnes ne connaissent pas ces prestations, ce peut être un souci de langue ou des difficultés d'accès aux informations."
"Nous devons déstigmatiser. Ce ne devrait plus être une honte de toucher des prestations sociales. Quand nous traversons une mauvaise passe, oui, nous avons droit à des aides. Nous devons absolument améliorer l'information et communiquer davantage sur les droits d'accès à ces prestations", indique Mathias Reynard.
Un site internet regroupant toutes les informations, mais aussi une présence sur le terrain, sont parmi les solutions envisagées par le canton.
Une première étude sur le logement
Pour la première fois, une étude sur le logement pour les personnes à faibles revenus a également été présentée ce lundi. Cette étude pointe un enjeu important pour la population précaire, qui risque de s’intensifier dans les années à venir. "Dans le cas du logement, la situation est préoccupante : des subventions sont tombées à la fin juillet 2023. Donc toute une population qui n'est pas concernée par l'aide sociale, mais qui est juste en-dessus et qui a besoin d'un petit coup de pouce, n'a plus accès à des aides", précise Maude Louviot, adjointe scientifique à la HES-SO Valais.
Selon Maude Louviot, le contexte du logement est de plus en plus tendu. "Il y a moins de logements disponibles et des loyers qui augmentent. Les populations en situation de précarité vont donc être désavantagées pour accéder au logement dans un futur proche.
Parmi les recommandations proposées dans ce rapport, une collaboration interservices pour réfléchir autour de cette thématique, mais aussi remettre en place certaines subventions à la personne ou encore renforcer les soutiens donnés à des associations comme Immo'solidaire, qui sont sur le terrain et agissent déjà pour ces populations.
Le dernier rapport traite, entre autres, de l’accès à la formation professionnelle et au marché de l’emploi pour les personnes en situation de précarité.
Ces différentes études et leurs recommandations serviront de boussole pour les politiques sociales qui seront mises en place à l’avenir.
