La dégradation des pistes de ski de fond par les marcheurs pose toujours problème

Le phénomène n'est pas nouveau: les pistes de ski de fond subissent régulièrement des dégradations de la part des promeneurs. Et cet hiver, les importantes chutes de neige, conjuguées avec la pandémie, ont vu le nombre d'amateurs de plein air augmenter.

«Ils ne se rendent pas compte de la peine qu'on se donne pour tracer ces pistes.» Jean-Luc Jacquier, président des Amis du ski de fond Ovronnaz / Les Mayens-de-Chamoson

En Valais, les sentiers de raquettes et de promenade longent souvent le tracé des pistes de ski de fond. Et la cohabitation est difficile. Les skieurs paient une vignette pour la préparation et l'entretien des pistes. Ils s'attendent donc à trouver des pistes en état. Or souvent, ce n'est pas le cas. «Il y a des secteurs interdits aux marcheurs, mais il y a toujours des gens qui y vont. Ils pourraient très bien marcher au bord, mais non il faut aller sur les traces», explique Jean-Luc Jacquier, président des Amis du ski de fond Ovronnaz / Les Mayens-de-Chamoson. «Pour nous, c'est vraiment impossible de skier. Je ne sais pas si c'est un manque de respect, s'ils ne font pas attention, ou s'ils ne se rendent pas compte la peine qu'on se donne pour tracer ces pistes, parce que tout cela a un coût.» A Ovronnaz, l'entretien de la piste de ski de fond oscille entre 20'000 et 30'000 francs chaque année.

Respecter les traces : une responsabilité individuelle

Même constat sur la piste d'Evolène / Les Haudères. François Georges, responsable Infrastructures et animations à Evolène Région le reconnaît: «On reçoit plusieurs remarques des utilisateurs de la piste de ski de fond, qui nous informent de ce problème. De notre côté, nous essayons de baliser au maximum, le plus précisément possible. Après, c'est aussi une responsabilité individuelle de l'utilisateur de respecter les traces de chaque activité différente.»

«Un effort reste à faire du côté des centres nordiques.» Laurent Donzé, président de Romandie Ski de fond

Pour Laurent Donzé, président de Romandie Ski de fond, ce problème de cohabitation est le même dans tous les centres. Il y a trois ans, l'association décide de prendre en mains le problème. «Nous avons conçu des portes d'entrée pour le ski de fond, pour les raquettes et pour les chemins pédestres, avec des balisages et des couleurs spécifiques. Nous constatons actuellement que ces produits existent dans le catalogue matériel, mais que les centres ne l'ont pas systématiquement mis en place», souligne Laurent Donzé. Selon lui, un effort assez important reste à faire du côté des centres nordiques. La faute ne viendrait pas uniquement du côté des pratiquants. «Quand ces trois facteurs, le traçage, le balisage et l'information sont au top niveau, alors nous avons un centre de classe supérieure.»

Lorsque les mauvaises habitudes sont prises,  il est difficile de rattraper les dégâts selon Laurent Donzé. Les fondeurs et skateurs finissent par abandonner les centres qui ne font pas d'efforts.