La Biennale Son 2025 prend une toute nouvelle dimension
Lancée samedi, la Biennale Son s’étend désormais sur trois mois. L’événement, réparti dans 23 lieux du Valais romand, réunit 108 artistes suisses et internationaux autour d’une ambition claire : faire entendre l’art contemporain sous toutes ses formes.

Après une première édition de six semaines, la Biennale Son s’étire cette année sur treize. Une décision assumée par son fondateur Jean-Paul Felley, qui pointe les limites du format initial : "pour une exposition, six semaines, c’est trop court. Il faut donner le temps aux gens de réagir." Cette extension permet à un public plus large, venu "d’Italie, de France, de toute la Suisse", de découvrir les œuvres à son rythme. L’accessibilité est au cœur du projet : l’événement s’adresse "à tout public, ce n’est pas uniquement pour un public très spécifique", insiste Jean-Paul Felley, qui veut "fédérer tous les lieux" et "tous les regards".
Dialogue européen et co-curatelle artistique
Cette deuxième édition renforce aussi les partenariats internationaux, en particulier avec le Centre Pompidou. L’institution parisienne prête plusieurs œuvres majeures et coproduit une pièce composée de 13 pianos, présentée à Chandoline. "C’est le QG de la Biennale", précise Jean-Paul Felley. Autre nouveauté, la direction artistique est partagée : "à chaque Biennale, j’invite un commissaire associé différent. Cette année, c’est Maxime Guitton, basé à Marseille, grand spécialiste du son dans le monde de l’art contemporain." Ensemble, les deux co-curateurs dessinent une ligne artistique plurielle, entre réseau valaisan et influences extérieures.
L’art contemporain, il ne faut pas en avoir peur
Face à ceux que l’art contemporain intimide, Jean-Paul Felley se veut rassurant : "contemporain, c’est juste aujourd’hui." Il compare cette forme d’art à un miroir de notre époque, mouvant et accessible : "qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que j’entends ? Commencez par ce biais-là, simplement." Et d’ajouter : "c’est très intéressant, parce que les enfants n’ont aucun problème avec l’art contemporain." L’invitation est claire : dépasser les a priori, élargir les perceptions et redécouvrir ses sens. "Un artiste peut travailler avec tous les sens… L’ouïe est très importante."