L'utlilisation de l'écriture inclusive à la HES-SO Valais fait réagir
La HES-SO Valais Wallis ne devrait plus utiliser l’écriture inclusive. Au Grand Conseil, un groupe de députés de droite et du Centre demande d’imposer le français académique à la haute école. Le Conseil d’État propose le rejet le postulat. La parlement votera le 10 décembre.
Selon les auteurs du postulat, la HES-SO Valais Wallis emploierait depuis plusieurs années dans ses communications l’écriture dite inclusive, avec utilisation du point médian. Cette façon d'écrire a pour but de favoriser l'égalité entre les hommes, les femmes et les personnes non binaires.
Un postulat pour faire cesser cette tendance
Plusieurs députés de droite et du Centre ont déposé un postulat en juin 2023 pour mettre fin à cette pratique. Selon eux, la direction de la haute école recommande l’utilisation de l’écriture inclusive dans tous les documents. Certains professeurs iraient encore plus loin, en exigeant que les travaux remis par les élèves l'utilisent aussi.
"Des étudiants nous ont contactés parce qu'ils avaient l'impression d'être obligés d'utiliser l'écriture inclusive, sinon leurs notes s'en ressentiraient", relève Blaise Melly, député UDC au Grand Conseil et auteur du postulat. "La deuxième raison, c'est que la haute école utilise systématiquement l'écriture inclusive dans ses communiqués, allant même jusqu'à employer le point médian "x" pour le genre non-binaire. Avec des députés du PLR et du Centre, nous avons voulu mettre un holà à cette tendance."
Selon les députés, l'utilisation de l'écriture inclusive rend le texte complètement illisible. "Nous aimons notre langue et cette pratique l'enlaidit. On note aussi une tendance vers une baisse de niveau en Europe et nous devons donc pas perdre d'énergie pour introduire des complications, des points médians. C'est une discussion qui ne devrait pas avoir lieu, tellement c'est évident. Mais certains milieux, motivés probablement idéologiquement, essaient de l'imposer", regrette Blaise Melly.
Dans le postulat, les députés demandent que les étudiants ne soient pas forcés à utiliser l'écriture inclusive et que la haute école ne l'utilise pas dans ses communications officielles.
Liberté académique
De son côté, François Seppey, directeur de la HES-SO Valais Wallis, défend l’utilisation de l’écriture inclusive. Il évoque la liberté académique. "Je suis obligé de rappeler qu'au niveau académique, la HES-SO dépend du rectorat et que sur les règles qui sont fixées dans les différents domaines et facultés, ce n'est pas le politique qui peut dire comment il faut pratiquer."
Pour François Seppey, il est logique que le politique nomme les personnes, par contre quand on parle de contenu académique, il rappelle que ce n'est pas au politique de dire ce qu'une institution académique doit dire. "Il y a une liberté académique inscrite dans la loi, qui est intangible."
Pour François Seppey, il ne faut pas confondre écriture inclusive et point d’inclusion ou point médian. "Je peux comprendre que la problématique du point pose un souci, en rendant les textes plus difficilement lisibles. Par contre, quand on dit "madame, monsieur", c'est du langage inclusif et c'est naturel."
À la question des élèves qui se sentent obligés d'utliser cette écriture, François Seppey précise que l'école "n'encourage pas à utiliser le point médian, nous encourageons nos élèves à trouver des formes du type "les étudiants et les étudiantes". Le point d'inclusion n'est utilisé que s'il n'y a pas d'autres possibilités."
Selon le directeur de la HES-SO, il s'agit également de distinguer ce qui relève des textes ordinaires, comme un rapport, de ce qui relève du domaine académique ou pédagogique, où le politique n'a pas à se prononcer.
Le Conseil d’État propose le rejet du postulat. Le parlement se prononcera le 10 décembre, lors de la prochaine session du Grand Conseil.