L'avenir de la Police intercommunale du Salentin en danger ?
La Police intercommunale du Salentin pourra-t-elle assurer un piquet 7 jours sur 7 ? C'est la condition imposée par le canton : il a rappelé à l'ordre les cinq communes qu'elle dessert. Elles doivent se mettre en conformité. Pour y parvenir, elles demandent l'aide des polices de Martigny et Fully.

La Police intercommunale du Salentin serait en sursis. Depuis le début de l’année, celle qui couvre les communes de Salvan, Vernayaz, Dorénaz, Collonges et Evionnaz, ne serait plus en conformité avec les exigences cantonales. Le canton a octroyé un délai jusqu'au 31 août pour que la police fasse le nécessaire. "Nous ne sommes juste pas dans les délais, mais on y arrive", reconnaît Stéphanie Revaz-Martignoni, présidente de Vernayaz.
Obligation d'assurer une permanence
Avec un effectif de trois personnes à 100%, soit deux agents de police et une assistante de sécurité publique (ASP), la Police intercommunale du Salentin ne parviendrait pas à assurer un service de piquet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Hors depuis le 1er janvier, c’est une des exigences du canton imposée aux polices municipales. Le canton qui a rappelé à l’ordre les cinq communes, afin qu’elles prennent une décision. Après discussion, elles ont choisi cette semaine de mettre en place cette permanence.
"Nous avions un service de piquet, mais qui n'était pas 7 jours sur 7. Les jours sans service de piquet, les appels aboutissaient à la Police cantonale, qui nous facturait ses prestations", explique Stéphanie Revaz-Martignoni.
Si la Police intercommunale du Salentin ne parvenait pas à assurer cette permanence, elle redeviendrait une police de proximité. "La convention avec le canton serait caduque et toute intervention de la Police cantonale sur notre territoire serait facturée. Nos agents de police auraient également moins de marge de manœuvre lors de leurs interventions."
Appel aux polices voisines
Pas facile d’assurer ce service de piquet pour les petites polices, reconnaît Stéphanie Revaz-Martignoni. Pour y parvenir, la Police intercommunale du Salentin envisage de faire appel à ses voisines de Martigny, voire de Fully. "Nous allons bien entendu conserver les trois postes existants. Les polices voisines pourraient nous aider en cas de besoin, si on n'arrivait plus à répondre au service de piquet, en cas d'absence d'un de nos agents par exemple. Dans ce cas, nous pourrions dévier le service de piquet chez eux."
"Nous avons fait le choix d'essayer de correspondre à ces exigences. Mais nous ne sommes pas certains d'y arriver. Nous verrons d'ici à l'été prochain. Nous devrons peut-être engager d'autres agents. Dans ce cas, nous devrons analyser si toutes les communes sont en mesure d'engager des frais supplémentaires", précise Stéphanie Revaz-Martignoni.
"C'est plus une question cantonale : jusqu'où vont les exigences pour les petites polices comme la nôtre ?"
Maintenant que la décision est prise d’assurer ce service de piquet, reste encore à signer une convention avec le canton en ce sens. Ce devrait être fait d'ici à quelques semaines, selon Stéphanie Revaz-Martignoni.