L'apprentissage aurait un effet bénéfique sur la santé mentale
Une enquête réalisée auprès de près de 49'000 jeunes en Suisse montre qu'une grande partie des apprentis se portent globalement bien. Trois sur cinq s'inquiètent de leurs conditions de travail : un chiffre à nuancer, selon Tanja Fux, cheffe du Service valaisan de la formation professionnelle.
Les apprentis se portent globalement bien : c'est le résultat d’une enquête réalisée auprès de près de 49'000 apprentis dans toute la Suisse, à l’initiative de WorkMed, une entreprise spécialisée dans la santé mentale au travail. Environ 210'000 jeunes suivent actuellement un apprentissage dans notre pays.
Plus de 3'000 Valaisans ont participé
Plus de 3'000 apprentis valaisans ont participé à cette enquête. Publiée ce lundi, elle portait sur leur état de santé durant leur formation, sur leur façon de gérer les défis et le stress, ainsi que sur les éléments qui aident à se développer positivement. Et les résultats sont encourageants, se réjouit Tanja Fux, cheffe du Service valaisan de la formation professionnelle.
"Ces chiffres sont la preuve que nous avons un système qui se porte très bien. Cela montre aussi qu'il est important que d'avoir beaucoup de gens qui continuent à s'engager pour soutenir les apprentis : qu'ils soient écoutés et compris dans leur fonctionnement et leur progression. On ne parle pas seulement ici de la qualité de la formation, mais aussi que les apprentis aient une place bienveillante, une belle ambiance, un sens d'équipe fort. Et cela ressort de cette enquête : l'importance de mettre l'humain au centre de nos intérêts. Et la plupart des formateurs font un super job", indique Tanja Fux.
61% des apprentis seraient inquiets
Selon l’enquête, 61% des apprentis ressentiraient des problèmes psychologiques. Un chiffre que nuance Tanja Fux. "A première vue, c'est un chiffre énorme. Mais quand on lit l'enquête, on voit que c'était une question très large. On leur a demandé s'ils avaient déjà ressenti du stress, s'ils avaient eu des soucis : cela ne veut pas dire qu'ils ont un vrai problème de santé psychologique, mais plutôt qu'ils ont connu des périodes durant lesquelles ils ne se sentaient peut-être pas très bien. C'est un grand changement de passer d'une salle de classe au marché du travail."
"Il y a aussi des jeunes qui ont vraiment répondu qu'ils n'allaient pas bien du tout", indique Tanja Fux. "Nous parlons ici d'environ 5 à 6% des apprentis. Ceux-là ont besoin de plus de soutien de la part des équipes du service."
Pour ces jeunes, les offres de suivi proposées par les écoles ou les entreprises de formation seront renforcées, afin de les rendre encore plus accessibles aux apprentis souffrant de problèmes psychologiques.
L'Union Syndicale Suisse inquiète
L’Union Syndicale Suisse pour sa part fait une lecture différente de cette enquête de WorkMed. Selon elle, la souffrance des jeunes est réelle : deux tiers des apprentis souffriraient de troubles psychiques et manqueraient de soutien dans le système de formation professionnelle. L'USS appelle à revaloriser rapidement l’apprentissage. Une première étape, selon elle, consisterait à rallonger les vacances pendant l’apprentissage à 8 semaines, contre 5 actuellement.
À noter qu'une alliance de trois partis de jeunes, les Jeunes socialistes, les Jeunes Verts et les Jeunes PEV, a également réagit à la suite de la publication des résultats de cette enquête. Elle soutient l'appel lancé au Conseil fédéral pour qu'il augmente la durée des vacances des apprentis.
Les trois partis de jeunes parlent également "de chiffres alarmants", concernant cette enquête. "Une grande partie des jeunes souffrent d'un stress psychologique important. L'enquête du centre de compétence WorkMed confirme les résultats de l'enquête menée l'année dernière par Unia auprès des apprentis : le système de formation professionnelle n'offre pas suffisamment de soutien", rappellent les trois partis. Ils appellent donc à soutenir la lettre ouverte adressée au Conseil fédéral, qui a déjà été signée par des milliers d'apprentis et de jeunes durant le weekend.