Joachim Rausis futur président du Groupement de la population de montagne du Valais romand
Du changement à la tête du Groupement de la population de montagne du Valais romand. Francis Dumas devrait céder sa place à Joachim Rausis, seul candidat en lice pour le poste.

Réélu tacitement président d'Orsières, Joachim Rausis vise une autre présidence. L'ancien député et ex-président du Centre du Valais romand devrait prendre la tête du Groupement de la population de montagne du Valais romand (GPMVR). Le comité propose sa candidature aux membres du GPMVR. L'association tient vendredi son assemblée générale pour remplacer Francis Dumas. L'ancien président de Nendaz remet son tablier après 14 ans de fonction.
À l'heure du bilan, Francis Dumas se remémore plusieurs dossiers chauds traités durant son mandat : la troisième correction du Rhône, le retour des concessions hydrauliques et les fusions de communes. "On préfère des fusions horizontales que verticales", résume Francis Dumas. "On est contre le Grand Sion et cette ville qui s'étend jusqu'au sommet des montagnes", poursuit-il. L'ancien président de Nendaz refuse toutefois de parler de frictions sur le sujet avec la capitale. "Les communes qui veulent aller avec Sion, iront, mais j'espère qu'il n'y en aura pas trop", sourit Francis Dumas.
Des combats à mener
Francis Dumas passera la main à Joachim Rausis. "Comme ancien député et comme président de commune, défendre les intérêts des populations de montagne, je ne vais pas dire que c'est mon quotidien, mais à peu de choses près, ça y revient", explique Joachim Rausis.
L'Orserin aura fort à faire pour défendre les intérêts des régions de montagne. Il devra notamment batailler contre les projets d'économies du Conseil fédéral, qui prévoit des coupes dans l'agriculture et les transports. Deux domaines qui touchent directement les régions périphériques. "On doit lutter pour garder ces prestations", estime Francis Dumas.
Autre pierre d'achoppement pour les régions périphériques : la disparition des offices de poste. Orsières, commune de Joachim Rausis, fait partie des fermetures prévues par le géant jaune. "On comprend bien que les pratiques ont évolué", reconnaît le centriste. "On a des bases fédérales qui parlent d'un service postal universel. C'est un débat politique avant un débat économique", rappelle Joachim Rausis.
Un fossé plaine-montagne ?
Transports publics, offices de poste, soutien à l'agriculture : les régions périphériques en demandent-elles trop à la Confédération ? "On demande juste le maintien d'une qualité de vie, d'une possibilité de se développer dans des régions de montagne. On n'est pas en train de créer artificiellement des nouveaux pôles d'habitats dans des régions qui n'ont jamais été habitées", coupe court Joachim Rausis. "Au même titre qu'on se développe sur le Plateau suisse, on aimerait conserver des services de qualité", appuie-t-il.
Malgré le fossé entre plaine et montagne, Joachim Rausis, tout centriste est-il, ne veut pas opposer les deux mondes. "L'important, c'est de dialoguer", croit-il. "Il faut expliquer pourquoi le Groupement de la population de montagne est contre tel ou tel projet", argumente-t-il.
Pour autant, le fossé entre citadins et montagnards se fait de plus en plus sentir. Les intempéries de cet été au Tessin et en Valais ont relancé le débat autour du développement de ces régions. "On ne peut pas tous vivre en ville", insiste Francis Dumas. "On ne peut pas demander aux voisins de l'aéroport de Genève de déménager parce qu'un jour un avion peut tomber", énumère-t-il.