Interdiction des téléphones portables à l'école : les enseignants et parents d'élèves satisfaits
La décision d'interdire les téléphones portables dans les écoles valaisannes, y compris durant les pauses, fait mouche. Les enseignants et les parents d'élèves saluent la décision du conseiller d’État Christophe Darbellay.
L'interdiction des téléphones portables dans les écoles valaisannes, y compris durant les pauses et le temps de midi, est largement saluée. Tant le corps professoral que les parents d'élèves applaudissent la décision du conseiller d’État en charge de l'économie et de la formation Christophe Darbellay. "C'est une bonne décision", réagit Tristan Mottet, président de la Fédération romande des associations des parents d'élèves du Valais (FRAPEVs). "Si une telle décision est prise, c'est que l'heure est grave", ajoute l'ancien enseignant chablaisien.
L'argument phare de Christophe Darbellay, qui s'inquiète des difficultés d'apprentissage et de lecture chez les jeunes, fait également mouche auprès des enseignants valaisans et des parents d'élèves.
Présidente de l'association des parents d'élèves de Sion et environs, Monica Sarni, estime que l'interdiction aura aussi d'autres bénéfices. "La mesure va favoriser les échanges entre pairs dans la cour d'école, plutôt que les enfants passent leur temps de récréation sur leur téléphone portable", se félicite Monia Sarni. La décision servira aussi la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. "Les enfants seront protégés durant le temps scolaire", souffle Monica Sarni.
Olviier Solioz, président de Société Pédagogique Valaisanne, qui regroupe 1500 enseignants, dit, pour sa part, apprécier qu'une règle claire soit édictée dans tout le canton quant à l'utilisation des smartphones et des montres connectées, répandues au niveau primaire.
Des zones d'ombre
Si la décision de Christophe Darbellay est saluée, de nombreuses questions restent en suspens. Quels degrés seront touchés par la mesure ? Les montres connectées sont-elles concernées par l'interdiction ? Quels seront les moyens d'intervention pour les enseignants et les directions d'école ? Quelles seront les sanctions ? Une partie de ces questions reste ouverte, d'autres ont été clarifiées.
"Les appareils devront être éteints, placés dans un casier ou dans le sac des élèves", précise Christophe Darbellay. Le ministre valaisan confirme également que la mesure concerne uniquement l'école obligatoire. Pour le secondaire général II et professionnel (collèges, écoles de commerces et de culture générale, écoles professionnelles), l'usage des smartphones est interdit en classe. Enfin, le ministre centriste recommande aux communes d'interdire l'usage du téléphone portable sur le chemin de l'école et durant la pause du midi. Les enseignants sont aussi appelés à utiliser leur smartphone avec parcimonie en classe. "Ils ont un devoir d'exemplarité envers leurs élèves", conclut Christophe Darbellay.
Autre point soulevé. À Sion, les écoles sont mal dotées en matière d'outils numériques, estime la présidente de l'association des parents d'élèves de Sion et environs. De nombreux enseignants utilisent les téléphones portables de leurs élèves comme outils numériques ou comme moyens de connexion. "L’État et les communes doivent pallier ce manquement au niveau informatique pour l'apprentissage des enfants", lance Monica Sarni.