Intempéries : "L'important, c'était de pouvoir anticiper "
L'organe cantonal de conduite a levé dimanche matin l'état d'alarme pour le Rhône et les cours d'eau latéraux. Entretien avec Marie-Claude Noth-Ecoeur, la cheffe de l'organe cantonal de conduite.
Marie-Claude Noth-Ecoeur, vous avez levé ce matin le niveau d'alarme pour le Rhône et les cours d'eau latéraux. Cela signifie-t-il que la situation se normalise ?
La situation revient gentiment à la normale. La décrue a débuté hier mais nous avions encore des doutes, en raison des pluies qui continuaient à tomber. Cela pouvait avoir des effets sur certains cours d'eau. Désormais, la situation est tout à fait différente. Mais la décrue est lente.
La décrue est lente. Cela signifie que la mobilisation va se poursuivre sur le terrain?
Aujourd'hui, il y a une évaluation qui est faite par les communes concernées, via leurs états-majors. On peut lever ce dispositif parce qu'on revient gentiment à une situation normale. Mais les communes qui ont été touchées vont certainement faire un état des lieux de l'ampleur des dégâts.
Après deux jours d'intempéries, constatez-vous que le système a fonctionné ? On a limité les dégâts par rapport à ce que l'on pouvait craindre au début de la crise ?
Oui. Je mets en avant l'excellent travail qui a été fait au niveau des communes concernées par les organes feux bleus et les services techniques. Et surtout la coordination que l'on a avec les états-majors communaux. Cela a très bien fonctionné. L'organe cantonal de conduite avait une vue d'ensemble sur ce qu'il se passait.
Par ailleurs, la coordination a aussi bien marché avec les différentes compétences métier que l'on a autour de cet organe cantonal de conduite, notamment le service des dangers naturels de Raphaël Mayoraz ou les services techniques de Vincent Pellissier. C'était important.
Le système permet-il aujourd'hui de faire face aux crises ? On ne risque plus de se retrouver dans une situation similaire à celle d'octobre 2000 ?
S'il avait continué à pleuvoir, le Rhône serait monté. On n'est pas à l'abri d'avoir un débordement une fois ou l'autre.
Ce qui était important dans ce cas, c'était de pouvoir anticiper dans les différents endroits touchés. Je prends l'exemple de la Borgne à Bramois, où les organes feux bleus ont pu mettre une digue complémentaire. C'est de l'anticipation et c'est important. Au moment où on a lancé l'alerte au niveau de l'OCC, les communes ont vraiment visualisé, regardé sur le terrain et pris les premières mesures.
S'il avait continué à pleuvoir et qu'on avait eu de forts orages ou de fortes pluies, on n'était pas à l'abri d'avoir des débordements par ci, par là.
Environ 230 personnes ont été évacuées ces derniers jours. Il en restait une soixantaine qui n'avaient pas pu rentrer chez elles samedi soir. Qu'en est-il aujourd'hui ?
A l'heure où je vous parle (dimanche matin), je pense que la majorité des personnes ont pu rejoindre leur domicile.